Les arbres changent de couleur, les journées raccourcissent, c’est déjà l’automne
On a envie de moments plus cocooning, plus enveloppants, ces moments les Free Mountains nous les ont offerts ce soir au Jazz Club de Grenoble.
Ce quartet grenoblois créé il y a sept ans par le pianiste, compositeur Pierre Bigorgne, réunit le saxophoniste Frédérik Colin, le bassiste Guilhem Roux et le batteur Thomas Hueber.
Naviguant du piano au piano électronique, Pierre Bigorgne aux doigts longs et fins semble effleurer les touches de son instrument et de ces doigts sort une musique douce, mélodieuse, un « jazz chaleureux ».
Ce sont ces compositions, que l’on retrouve dans le CD Travel-jazz, que Free Mountains interprète. Elles mettent en scène des émotions, des sentiments comme la nostalgie, l’amour, la tristesse, l’amitié avec Suite Michel, hommage à l’ami Michel, tué lors de l’attentat contre Charlie Hebdo.
Cette musique romantique, parfois feutrée caresse nos oreilles, nous plonge dans une pensée sereine et vagabonde. Un ange, Pondichéry, Japan.
1969, année importante pour Pierre, composition récente de quatre pièces, écrite d’abord pour piano solo a été, spécialement pour le concert de ce soir et en quelques instants, agrémenté par l’apport de chacun des autres musiciens. 1969 tout en douceur automnale, devient alors un ensemble vibrant, énergique et surtout cohérent.
Frédérik Colin, magnifique et délicat saxophoniste offre son profil au public, tourné en permanence vers ses amis musiciens, car le groupe est soudé, complice
Plus jazzy, Suite de la cave, plus originale aux tons multiples avec ses cassures de rythmes, ses improvisations que l’on retrouve aussi dans Suite normande ou X file.
Un dernier blues Mountains Blues, avant une réappropriation d’un morceau de Pat Metheny Letter from home.
Une musique comme une ritournelle que l’on a envie de garder longtemps en tête, tant elle fait du bien.