Que de monde à l’entrée du club ce soir ! La queue commence dès le hall du rez-de-chaussée. Il y aura malheureusement des recalés pour ce concert où une star du saxophone est en effet à l’affiche.
Instigateur de cette tournée, Michael Cheret présente avec une grande humilité son partenaire de scène Ralph Moore en évoquant son pedigree éloquent.
Le concert de ce soir aura comme fil rouge un autre saxophoniste, Stanley Turrentine. Un maître pour nos deux protagonistes.
Qu’importe le répertoire, nous sommes venus entendre un très grand du sax ténor. Un son bien spécial. Un phrasé tout en délié et douceur.
A côté de cela, la rythmique est hors-pair avec Fred Nardin au piano où il prend toutes les libertés qu’il veut ; Viktor Nyberg à la contrebasse et Andréa Michelutti à la batterie sont aussi en mode « accompagnement open » d’où une superbe palette de jeu.
Le concert est placé sous le signe du hard bop : Hank Mobley, Duke Pearson sont convoqués et nos amis se régalent avec.
On passe par A feeling of jazz de Duke en Ellington.
Le second set reprend avec un morceau de Stanley Turrentine, Soulful, histoire de rester dans la même veine. Le morceau s’étire pour laisser à chacun le temps de s’exprimer… et ils en profitent. La basse devient « walking », la batterie rutile, le clavier danse et les saxophones sont à la relance. Que du plaisir !
Ralph Moore étant connu pour avoir accompagné Horace Silver pendant quelques années, il y a un passage obligé par son morceau le plus compliqué Yeah! (Quand on arrive à la fin on fait Yeah!!) et effectivement nous assistons à de belles passes d’arme côté soufflants.
Pour le rappel nous aurons droit à un thème de Kenny Barron (une autre star que Ralph Moore a accompagnée) : Spiral.
Un grand moment que ce concert au Hot Club de Lyon dans une ambiance survoltée.