Cette troisième soirée à Chabeuil clôt la treizième édition du Festiv’Jazz. Festival en milieu rural qui attire chaque soir un public nombreux et toujours conquis.
Sylvia Howard & Fred Naysing, ce duo de chanteurs nous propose un hommage à la grande chanteuse Dinah Washington avec l’aide d’un « Big band de poche « composé de quatre cuivres (Jean-Marc Fritz: sax alto, arrangements et direction ; Jean-Jacques Taïb: sax baryton ; Gilles Relisieux: trompette ; Guy Figlionlos: trombone) et d’une section rythmique (David Salesse: contrebasse ; François Laudet: batterie ; Hiroshi Murayama: piano).
Dès l’intro (Waiting for Sylvia et Fred) le ton est donné : du swing et du bon. Chacun prend un chorus histoire de se présenter au public.
Jean-Jacques Taïb nous rappelle combien fut incontournable Dinah Washington dans l’histoire du blues et l’importance de son héritage.
La chanteuse choisie par l’orchestre pour cet hommage est donc Sylvia Howard qui à défaut d’être « the Queen of blues » est pour le moins une « Princess » et ça commence sur les chapeaux de roue avec You let my love grow cold et Jean-Jacques Taïb qui se lâche au sax baryton.
Makin’Whoppee nous ramène dans le grand music-hall US.
Since I fell for you est un blues lent où trombone et trompette avec leur sourdine font des merveilles.
Le premier partenaire de duo de Dinah était Brook Benton avec lequel ils ont été propulsés au top des charts avec A rockin’good way. Le partenaire de Sylvia est Fred Naysing dont certains Drômois se souviennent peut être vu qu’il a été lauréat du tremplin du Crest Jazz Vocal en 2000.
Mad about the boy sied à Dinah : elle a été mariée légalement au moins sept fois d’où son surnom « d’ogresse ».
Come on back est une reprise du chanteur de rythm’n blues Earnie Andrews contemporain de Brook Benton.
Go to my head est une ballade entamée en duo piano voix où Fred Naysing chante avec une grande sensibilité.
Le crooner reprend une chanson de Joe Williams Thou swell encore une fois le swing est au rendez-vous. Le piano de Hiroshi Murayama est très bien secondé par la section de cuivres. Le public adore.
Suit une jolie reprise du duo Ray Charles / Betty Carter Baby it’s cold outside.
Retour au music-hall avec un surprenant Cha-cha-cha enregistré par Dinah Washington et Brook Benton : Relax Max avant de faire une pause.
A la reprise du second set le public a fait une standing ovation à tous les bénévoles du festival alignés au pied de la scène. Sympa !
Dinah Washington a chanté de nombreux titres de Cole Porter comme ce I get a kick out of you.
Malgré ses sept mariages Dinah disait ne pas savoir ce qu’était l’amour, le vrai … nous passons donc à l’évident You don’t know what love is. Cette ballade est prétexte à de jolies passes des cuivres.
“Back to real blues” nous annonce Sylvia et ce sera fait sur Showtime qui voit revenir Fred Naysing.
Le tube They can’t take that away des frères Gershwin est interpreté avec une jolie pincée d’humour et met bien en évidence la voix profonde de baryton de Fred et nous offre une première série de scats de part et d’autre.
Sylvia laisse la scène à son partenaire pour Jeannine de Duke Pearson immortalisé par Eddie Jefferson.
Suivront encore quelques morceaux avant un rappel sur l’incontournable Route 66 qui fait enfin se lever le public.
Une belle soirée pleine de swing dans cette salle des fêtes transformée en cabaret de jazz, formule que le public de Chabeuil apprécie.