(69) RhôneEspace Albert Camus

21/02/2023 – L’amour sorcier à l’Espace Albert Camus de Bron

Nous assistons ce soir à la reprise d’un spectacle créé en 2018, fruit de la rencontre de la Compagnie Chatha (les chorégraphes Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou) et de l’ensemble Danzas de Jean-Marie Machado qui revisitent “L’amour sorcier” (El amore Brujo) de Manuel de Falla, l’une des compositions les plus célèbres du compositeur créée en 1915.

 

Beaucoup de monde sur scène : les dix musiciens du Danzas, serrés en cercle dans un point noir au centre de la scène. Une chanteuse et cinq danseurs.

 

Jean-Marie Machado débute seul au piano, dans le noir. Les protagonistes s’aventurent discrètement sur la scène, dans la pénombre. Chacun déambule et trouve sa place. La lumière se fait.  Les musiciens s’installent dans leur cercle noir. Les danseurs entament une course poursuite sur la scène blanche et se cherchent tels des derviches tourneurs. Des couples se forment et se défont. Les danseurs tournent vite, souvent dans le même sens ; parfois non. Il se crée des rencontres, des chocs. Ils passent des bras de l’un à ceux de l’autre dans une fluidité ininterrompue. L’immense scène de l’Espace Albert Camus offre un superbe volume, l’œil a du mal à suivre.

Danzas revisite l’œuvre de Manuel de Falla. Elle est résolument moderne. Miles Davis l’avait bien compris, La danse du feu (Cancion del fuego ) devenait Will O’ the Wisp dans “Sketches of Spain”. Ici elle ne porte pas de titre, elle est danzasifiée par un orchestre soudé et lumineux. Parfois un soliste s’extrait et va rejoindre les danseurs : François Thuillier au tuba ou Jean-Charles Richard au sax soprano. La chanteuse Karine Sérafin se retrouve également souvent sur la scène blanche prise dans le tourbillon circulaire. Danse et musique intimement mêlées, sans oublier les lumières sobres et superbes. Les cinq scènes de L’amour sorcier sont proposées en continu. Sans temps mort ; c’est vertigineux.

 

Danseurs : Johanna Mandonnet ; Gregory Alliot ; Fabio Dolce ; Marion Castaillet ; Sakiko Oishi.

Musiciens : Jean-Marie Machado: piano, compositions ; Cécile Grenier, Séverine Morfin: violons alto ; Guillaume Martigné: violoncelle ; François Thuillier: tuba ; Didier Ithursarry: accordéon  ; Jean-Charles Richard: saxophones ; Elodie Pasquier: clarinettes ; Stéphane Guillaume: flûtes ; Ze Luis Nascimento: percussions ; Karine Sérafin: voix

Technique : Gérard de Haro et Etienne Clauzel: son ; Eric Wurtz et Boris Moliné: lumières

 

La musique de ce spectacle est à retrouver sur le CD “Cantos Brujos” (Label La Buissone)

Ont collaboré à cette chronique :