(38) Isère

21/01/2023 – François Raulin, Majid Bekkas & Emile Biayenda au Musée Dauphinois

“Les Allées Chantent” proposent chaque année une tournée de quatre-vingt concerts en Isère. Châteaux, églises, musées du Département, parcs et jardins, granges, anciennes usines : les concerts investissent des lieux remarquables et patrimoniaux, du nord au sud de l’Isère jusque dans les plus petites communes.

Ce soir, c’est la chapelle du Musée Dauphinois à Grenoble qui accueille ce trio. Ces artistes incarnent une culture musicale différente mais tous empreints de musiques africaines. C’est le jazz qui les réunit dans ce projet commun.

Majid Bekkas introduit Guinea de Don Cherry au guembri. Cet instrument, originaire d’Afrique du Nord est composé d’un long manche de bois qui s’enfonce dans la haute caisse de résonance en bois, rectangulaire.

François Raulin, au piano, anime la mélodie, vivante, entraînante. Emile Biayenda les soutient à la batterie. Tous déplient de grands sourires de connivence.

Pour Jiveli, écrit par François, l’entrée au piano est claire, vivante puis l’ensemble s’anime. Quelques ruptures de tempo puis l’ensemble repart de plus belle.

Sur Bouregreg, écrit par Majid, le ton est calme, les baguettes vibrent sur les cymbales. Le piano arrive et tout s’anime Le thème est chaudement joué par la batterie puis soudain s’éteint.

Parfois, Majid accompagné à la guitare, chante d’une belle voix grave et chaleureuse, alternant murmures et paroles clamées. Nous somme sous le charme.

Le Monde à l’Envers, texte d’un poète marocain, musique de Majid, débute harmonieusement. Majid chante, serein et souriant. Les balais caressent les caisses et cymbales, le piano roule doucement … puis s’anime avant de s’évanouir. On admire la beauté de la poésie et de la musique réunies.

Avec Glad Africa, écrit par François, on s’amuse avec les musiciens. Ça chauffe ! Le piano mène la danse. Un solo de batterie très animé, repris par le groupe, est vivement applaudi !

Les trois artistes abandonnent leurs instruments pour la sanza, petite boite en bois couverte de lames métalliques. La boite sert de résonateur, les lames forment un clavier à pouce. Elles sonnent comme des gouttes d’eaux qui résonnent en tombant, accompagnant le chant des trois musiciens.

Back to Black, composé par François, joyeux, sonore, retentit comme une rengaine.

La soirée se termine sur Salya, de Majid, sur un texte très, très ancien. Le piano est très présent, la guitare d’abord discrète devient émouvante. Le chant est repris par les deux musiciens africains, la batterie est très expressive. On apprécie les échanges entre les membres du trio, heureux.

Ils sont acclamés par le public. Les bravos traversent la chapelle.

Une bien belle soirée, pleine de plaisirs partagés.

François Raulin fera partie d’un nouveau trio accompagné du  chœur des grandes voix bulgares, “Novi Koreni” (Nouvelles Racines).

Ils se produiront le 22 mars 2023 à l’Heure Bleue dans le cadre du festival Détours de Babel à Grenoble.

 

Lien web : https://musiques-nomades.fr/agenda/novi-koreni-trio-francois-raulin-choeur-des-grandes-voix-bulgares

Ont collaboré à cette chronique :