(69) RhôneLe Périscope

31/01/2023 – Michel Fernandez Quartet au Périscope

En cette journée socialement chaude mais extérieurement bien hivernale et sans risque de surchauffe, le Périscope accueillait le Michel Fernandez Quartet pour la présentation de son dernier album Global Warning sorti fin 2022 et que nous avions chaleureusement chroniqué en avant-première dans ces colonnes dès septembre (voir ici) . Pour le concert de ce soir pas de « guests » comme sur l’album qui n’en manque pas, mais un recentrage sur le quartet habituel (c’est encore un peu tôt pour le qualifier d’historique !) avec le solide Magnetic Orchestra c’est-à-dire Benoît Thevenot (piano), Francois Gallix (contrebasse) et Nicolas Serret (batterie).

Tout à fait logiquement c’est l’album Global Warning qui va fournir la part prédominante des titres interprétés ce soir, les autres compositions provenant des albums précédents Mélange de rages (2019, voir ici) et Sans frontières (2020).

Rien de mieux pour ouvrir ce concert que le thème entrainant de La forêt de Bougarabou bien développé au ténor et salué par le public avant de laisser la place à un vigoureux et enflammé chorus de piano de Benoît Thevenot bien asticoté par une rythmique sans faille et pour conclure un retour du sax plus déchainé que jamais. Place ensuite au nouvel album avec la Danse des Indociles au sax soprano cette fois et toujours un chorus de piano plus aérien et cristallin maintenant comme pour mieux se marier au soprano en liberté. Toujours du nouvel album, viendront ensuite Global Warning, le titre éponyme, joué au ténor d’un ton grave pour nous alerter de l’urgence d’agir sur la situation climatique avec sa rythmique qui bouscule, gronde et pousse à passer à l’action. Le relativement plus calme thème d’Alhambra au soprano nous conduit vers des contrées arabo andalouses avec ses envolées de sax, la contrebasse frappée de François Gallix et le piano incisif de Benoit Thevenot. Hommage ensuite au méconnu pianiste disparu Bobby Few, avec la composition For Bobby Few ouverte par un chorus de ténor qui sonne très free avant l’entrée en lice de la section rythmique toujours aussi stimulante.

Petite escapade avec Hypnotango (de l’album Mélange de rages) titre sous influence argento-latino avec un consistant chorus de piano, avant de revenir à l’album de la soirée avec la composition Xongly un autre sommet très travaillé du nouvel opus qui prend toute sa dimension en live tant à travers le ténor déchainé de Michel Fernandez que par le chorus enflammé de batterie de Nicolas Serret.

Dernier tour du coté de Global Warning avec la composition La Déchirure plus calme tant dans le chorus de piano que dans la paisible mélodie exposée au ténor.

Pour le final on retrouve flamme et intensité avec le titre Chaudière, devenu un classique des concerts du quartet avec ici une intro basse batterie qui fait monter l’excitation avant l’arrivée du piano et des puissantes tirades de ténor qui remportent l’adhésion du public conquis autant par la beauté de la composition que par la cohésion et l’énergie que dégage ce quartet où chaque individualité sait se mettre à disposition du bien commun de la musique.

Décidément on ne dira jamais assez que l’écoute d’un album c’est bien, mais que la musique se doit d’être écoutée surtout en live chaque fois qu’on le peut… ce concert en était encore une fois une brillante démonstration !

Ont collaboré à cette chronique :