Le Magnetic Orchestra joue les années 80 au 26.2
26.2 ? à quoi ça vous fait penser ? Les intellos érudits vous diront, après avoir vérifié sur Wikipédia, que c’est le titre d’un standard de John Coltrane, d’autres que c’est la date de naissance de Victor Hugo, Tex Avery, Fats Domino ou de Charlélie Couture (j’ai vérifié sur Wikipédia).
Mais aussi, et c’est bien la raison de ma question, c’est le nom du lieu où le Magnetic Orchestra se réunit et organise régulièrement des concerts de jazz, non loin de Chabeuil.
Après quelques années de disette culturelle qui nous ont fait oublier le chemin des concerts, des cinémas ou plus simplement des sorties vers d’autres humains, privilégiant l’entre-soi de soirées passées devant un écran scintillant, le Magnetic Orchestra sort de son hibernation et renoue avec les concerts du dimanche fin d’après-midi.
Le public d’habitués est de retour, les bonnes choses ne s’oublient pas. Au programme, les années 80 ! Benoît Thévenot (clavier), François Gallix (contrebasse) et Nicolas Serret (batterie) sont unis comme les doigts d’une main de Django. Trois paires d’yeux qui se cherchent et décident de la marche à suivre, le reste n’est que question d’habitude.
Le trio démarre tambour battant sur un set d’amuse bouches bien jazz, puis annonce que ça va changer, qu’en général les gens ne comprennent rien à ce qu’ils jouent ; alors, ça va changer !
Après une intro All blues, le trio dérive inexorablement vers une évocation d’un standard plus méconnu des passionnés de jazz, je veux parler du grand thème d’Annie Cordy, Tata Yoyo.
Au-delà de la pointe d’humour, l’exercice est impeccablement réalisé. Quelques notes distillées intelligemment par Benoît Thévenot et, une fois le thème reconnu, le trio se lance dans de grandes envolées donnant libre champ à des improvisations high level. Benoît a fait un travail impressionnant d’arrangement, alternant les mélodies douces et les chorus fusion toujours soutenu par une section rythmique impeccable à laquelle rien ne résiste ni Tata yoyo, ni Les démons de minuit, Voyage voyage ou La danse des canards … voilà, ça a changé !
Vous voulez une soirée années 80, vous êtes servis !
Pour clôturer la soirée en beauté, rien ne vaut le grandiose A la queue leu leu.
Un bien bon moment qui nous montre qu’on peut faire du bon jazz avec à peu près tout et un grand merci à la tournée Stars 80 qui a inspiré le Magnetic Orchestra pour ce beau clin d’œil.
Ah, au fait, aujourd’hui on est le 26 février (26.2 pour ceux qui ne suivraient pas) et c’est la Saint Nestor. Bonne fête à tous les Nestor !