C’est en 2007, à l’occasion d’une commande du Festival d’Aoste que le pianiste et compositeur, François Raulin rencontra pour la première fois Le Chœur des grandes voix bulgares. Cette commande : un ciné-concert “La Belle Nivernaise”, marque le début d’une belle rencontre et d’une collaboration riche, tant musicale qu’amicale.
A l’occasion d’un concert à Sofia, le saxophoniste et compositeur Christophe Monniot renoua les liens en proposant une nouvelle collaboration autour d’un projet commun dans lequel se mêlent les racines culturelles et musicales françaises et bulgares. C’est ainsi qu’est né le bien nommé projet “Novi Koreni”, qui signifie : nouvelles racines.
François Raulin, Christophe Monniot et le contrebassiste et compositeur Claude Tchamitchian ont développé l’idée de s’approprier les musiques traditionnelles de chacun, et de mettre en valeur le chœur des voix bulgares dirigé par le dynamique et sympathique Ilia Mihaylov.
Notre trio de jazz a arrangé des pièces traditionnelles bulgares, chacun y apportant sa particularité, qui le jazz, qui les chansons françaises, qui son goût pour les musiques de l’Est.
C’est ainsi que Novi Koreni vit le jour, une mise en scène musicale réjouissante, chaleureuse et colorée.
Le Chœur des Grandes Voix bulgares, inscrit au patrimoine culturel de l’UNESCO (voir ici), connu dans un premier temps sous le nom de Mystère des voix bulgares, a été créé en 1952. Il est composé de femmes venant de toutes les régions du pays, choisies pour la clarté de leurs voix, leur capacité à chanter les dissonances, les rythmes impairs.
Ces quatorze chanteuses vêtues des différents costumes traditionnels bulgares ont mis une magnifique note de couleur et de sourire sur la scène de l’Heure bleue qui accueillait ce concert dans le cadre des Détours de Babel.
Le charme a opéré d’emblée. Les voix fortes, délicates, claires, graves, puissantes étaient en totale symbiose avec les instruments, qui, parfois, étaient une quinzième voix.
La complexité de ces voix mise en valeur par des compositions ou des arrangements raffinés et inventifs du trio de jazz ont permis de donner une nouvelle identité aux patrimoines musicaux respectifs.
Qu’il était savoureux d’écouter des chansons françaises revisitées par Christophe Monniot : La foule de Piaf, Emmenez-moi d’Aznavour ou de découvrir les chants traditionnels bulgares merveilleusement « jazzyfiées » avec tout le talent qu’on leur connaît par François Raulin ou Claude Tchamitchian : Temnei goro, Ishu, Dilmano dilbero, Katsounine, Petruno, Katsounine, Verlingde.
Merci spécial à Zlatina, Marina, Joanna, Yorkanda pour leurs émouvants et impressionnants solos a cappella.
Ce croisement des racines a régalé le public très enthousiaste. Longue vie à cette création unique et exceptionnelle.
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