Amélie-les-crayons et Les Doigts de l’Homme, c’est une histoire banale. Amélie demande à Olivier Kikteff un arrangement, ils se rencontrent et l’idée germe dans la tête d’Olivier : amener les chansons d’Amélie-les crayons vers l’univers musical du jazz… Difficile de convaincre que ce mariage à priori contre nature va marcher. Mais ils s’aiment, ils vont se marier et ils vont déplacer des montagnes, convaincre les irréductibles pour monter ce projet.
Timidement, le projet se met en place. Résidence à La Cordonnerie de Romans et on y va. Maintenant qu’on est mariés, il va falloir rencontrer les belles familles ! Aïe, ces familles n’ont rien en commun, la chanson et le jazz vont-ils faire bon ménage ? Nougaro l’avait compris, jazz et chanson, ça doit pouvoir se faire, il suffit de partager en frère, les pieds pour le tempo, les mains pour faire danser le bas du dos de son partenaire.
C’est parti pour une année, on verra bien !
Sur scène, comme à l’accoutumée, les cinq doigts sont en arc de cercle formant une main prête à accueillir leur chanteuse.
Olivier Kikteff (guitares, bouzouki) partage le lead avec Benoît Convert (guitare), Yannick Alcocer à la pompe (guitare) et Tanguy Blum (contrebasse) et Nazim Allouche (percussions) assurent la section rythmique. Faites un peu de place à Amélie-les-crayons !
Amélie-les crayons vient vers le jazz manouche et le jazz manouche ouvre ses bras pour l’accueillir. Ils ne s’écrasent pas, il se complètent.
Le mariage s’est fait, le public moins sectaire que l’on croit, a découvert le monde de l’autre et c’est un enrichissement réciproque. Les jazzeux ont écouté les paroles des chansons, les folkeux se sont dit que le jazz ce n’est pas si compliqué et puis, qu’est-ce que ça joue bien !
Trois ans après, il est temps de passer à autre autre chose. Ce n’est pas un divorce, c’est simplement le moment de passer à un autre projet, de ne pas s’encroûter dans un train-train quotidien.
Mais on sent que quelque chose s’est passé et la question qui se pose à ce moment crucial c’est : est-ce qu’on est plus heureux aujourd’hui qu’il y a trois ans ? Alors, Amélie-les-crayons pose la question à chaque musicien … timidement chacun cherche la blague qui lui évitera de dire qu’il l’aime.
Et vous Amélie-les-crayons qu’avez-vous découvert pendant ces trois années ?
La boucle est bouclée. Clap de fin.
Ont collaboré à cette chronique :
