(38) IsèreJazz Club de Grenoble

20/04/2023 – Matthieu Chazarenc Quartet “Canto II” au Jazz Club de Grenoble

Le jazz, et c’est pour cela qu’on l’aime, est une musique aux caractéristiques multiples, selon les cultures ou influences dont elle s’inspire ; mais elle est toujours Unique.

Matthieu Chazarenc, batteur et compositeur en fait une musique qui lui ressemble marquée par son parcours, ses goûts personnels.

Batteur-leader, position assez rare, d’un quartet né en 2017, il laisse libre court à la mélodie, au raffinement et l’acoustique.

C’est avec Canto qu’il a commencé à composer et à mettre en musique ses sentiments du moment, et qu’il s’est entouré de trois musiciens multi talentueux et expérimentés, avec lesquels il a renouvelé l’expérience avec Canto II Cançon, qu’on découvre ce soir.

Le choix de ses musiciens n’est pas anodin, Sylvain Gontard au bugle, que nous avions déjà apprécié avec NoJazz, il y a quelques années, Christophe Wallemme à la contrebasse et Laurent Derache à l’accordéon.

La bonne humeur règne sur le scène, même si le visage de Laurent Derache, si concentré, confère parfois au recueillement ou tout au moins à la nostalgie, bien présente dans cette musique.

Tout ici est raffiné, la note est ciselée, la dynamique est élégante. Les musiciens assurent un doigté mesuré tout en s’aventurant dans des improvisations ou des solos virtuoses.

Matthieu n’est pas du Sud pour rien et ça s’écoute dans ses compositions, quant il se tape sur le corps pour marquer le rythme ou quand le tango apparaît au détour d’un accord. Il rend d’ailleurs hommage à Marcel Azzola dans une ballade Place Jasmin, magnifique duo bugle-batterie à la fois nostalgique et gai.

L’invité surprise et bienvenu qu’est Alfio Origlio, trouve son évidente place par la douceur de son jeu dans la romance jazzy et chaloupante  Azur et dans Nos pas au paroxysme de la mélancolie.

Mais si la nostalgie était au rendez-vous, la gaieté et le rythme cadencé du sud-ouest l’étaient aussi Les deux anges, Terra madre, La madone; et même les valses  Rue Marcel, ou les musiques de film L’enfant qui dompta le vent.

Sans nous forcer la main, mais avec une détermination douce, Matthieu et ses compères nous ont donné un moment de beauté mélodieuse et généreuse, et a conquis le public.

Ont collaboré à cette chronique :