(38) IsèreJazz Club de Grenoble

27/04/2023 – Obsidiane Trio au Jazz Club de Grenoble

Ah, la fraîcheur de ce trio ! Non seulement par l’aptitude de son créateur Pierre-Louis Varnier à se réjouir à haute voix, de l’accueil chaleureux du public,  de l’équipe de bénévoles qui fait tourner le club, de la qualité du piano…mais aussi par sa perspicacité  et pugnacité pour renouveler une équipe très récente, : Lucas Benedetti à la basse cinq cordes et Sabri Belaïd à la batterie… Fraîcheur  surtout par  la créativité du pianiste, tant dans ses compositions que dans son jeu, l’inventivité de chaque instant du batteur, qui puise ses rythmes surtout dans le hip hop, la beat music ou le rap.  Beaucoup de puissance et de douceur dans sa polyrythmie. Le son  à la fois velouté et métal d’un bassiste, tantôt  lyrique tantôt virtuose, ici ou là, nous régale les oreilles.

Cela donne une musique joyeuse, rythmée, avec des plages harmoniques splendides, et un public étonné, ravi, qui se régale, en redemande et ovationne le trio. Les “balançoires” harmoniques (jeu répétitif sur deux accords) sont explorées de mille manières, le jeu de batterie est hyper inventif, et joue avec fièvre, le jeu de basse est parfois free, mais juste ce qu’il faut, bref, la maison est tenue.

Nous avons entendu des thèmes variés dans leur source (du hip hop à Wayne Shorter en passant par le rap et Ahmad Jamal): après une impro libre, histoire de se chauffer, nous avons écouté Away and Forward, Healing, Persévérance, CREAM… Last Loop, Déluge.

Quant à moi, ce concert m’a donné la furieuse envie d’aller écouter des pianistes dont je ne connais rien, (sources d’inspiration de Pierre-Louis) comme : Gérald Clayton ou Vijay Iyer; et aussi de tempêter contre les radios soit disant “jazz” qui enferment les auditeurs dans la musique de 1940; et prive ainsi la jeunesse de la possibilité de se retrouver dans des clubs qui donnent à entendre la vitalité de la musique improvisée qui se fait aujourd’hui!

On ne dira jamais assez que le jazz, c’est d’abord une musique vivante et improvisée, toujours “actuelle” parce que cette musique n’a de cesse de se renouveler.

 

Merci à François Contesse pour ses dessins.

Ont collaboré à cette chronique :