(69) RhôneHot Club de Lyon

28/04/2023 – Loïs Le Van feat. Alban Darche Trio au Hot Club de Lyon

Comme l’a très bien dit Gérard Vidon, qui a présenté la soirée « quand tu mets les gens dans un moule, ils deviennent des tartes. »

Assurément Loïs Le Van (voix) n’a pas séjourné dans le moule, preuve en est : son trio annoncé n’en n’est pas un. C’est avec Alban Darche (saxophone alto) qu’il a imaginé un projet original. Nos deux compères ont contacté dix musiciens, avec lesquels ils ont mangé, bu et échangé avant d’enregistrer un disque sans avoir rien répété… C’est pareil pour leur tournée : chaque concert est unique, pas de répétition ! Un risque qui rend plus intense la rencontre, une alchimie rare qui repose juste sur la magie de l’instant.   

Ce soir c’est avec Sandrine Marchetti au piano et Benoît Convert (les Doigts de l’Homme) à la guitare qu’ils (re) forment leur trio, pour le troisième concert des soixante-quinze ans du Hot club, et pour régaler nos oreilles !

Il est des voix comme des vins, on peut y retrouver différents cépages. Celle de Loïs le Van offre une palette de couleurs dans laquelle je crois percevoir des accents allant de Michel Legrand à David Linx. C’est une voix charpentée, qui a du corps.    

Le choix des morceaux est éclectique, de Neil Young (Old man) à Diane Tel (Si j’étais un homme) en passant par Bill Withers (My imagination), Thom Yorke (Karma Police) et bien d’autres encore. Des chansons mises à l’honneur et revisitées de manière très personnelle, alliant douceur et énergie. 

La voix feutrée, d’une grande étendue, chaude et puissante en particulier en tessiture grave, mais toujours dans une forme de retenue, se lie avec le velouté du saxophone, parfois si parfaitement qu’il devient difficile de les distinguer.

Dès le commencement avec Sandrine Marchetti au jeu délicat, élégant, aérien, l’embarquement est immédiat, c’est une plongée dans un bain qui m’enveloppe et me transporte ailleurs.

Le jeu du saxophone d’Alban Darche se fait parfois rythmique, juste ce qu’il faut, tout en soulignant la grille harmonique aussi, en dialogue avec la guitare ou le piano.

Dans une superbe interprétation de Karma police (Thom Yorke) ses volutes mêlées à la voix de Loïs Le van dialoguent avec la guitare de Benoît Convert à vous donner le tournis, le guitariste virtuose est dans cet échange comme un poisson dans l’eau. 

Je ressors de ce concert envoûtée, pour son premier concert au Hot Club (et oui, incroyable mais vrai !)  Loïs Le Van a assuré. 

Ont collaboré à cette chronique :