(69) RhôneHot Club de LyonJazz Day

30/04/2023 – JazzDay-Lyon : Baptiste Herbin Quartet et Vandojam au Hot Club de Lyon

Retour au Hot Club pour le dernier set et la clôture de la journée dans cet établissement. Cette fois le club est plein à craquer, des spectateurs attendent sur le trottoir pour pouvoir rentrer, et la salle est bondée. Tout le monde est debout il n’y a plus de chaises.

C’est le quartet du saxophoniste Baptiste Herbin, l’un des meilleurs souffleurs du moment qui s’entoure d’une rythmique locale avec Olivier Truchot au piano, Basile Mouton à la contrebasse et Stéphane Foucher à la batterie.

Le saxophone alto ouvre ce set avec un titre de Cannonball Adderley. Ce qui pose tout de suite un style de jeu puissant et rapide comme celui de l’inventeur du jazz soul après son passage chez Miles Davis. La batterie et la contrebasse suivent et soutiennent le titre sur un puissant rythme bop. Le piano ajoute un jeu rapide et le public entre tout de suite dans cette ambiance effrénée.

C’est avec Quasimodo de Charlie Parker que se poursuit le set. Morceau qui a été recréé par le maître du Be-Bop à partir de Embraceable You nous précise Baptiste Herbin. On retrouve le style Bop mais dans une rythmique plus cool qui est proche d’une ballade. Les solos s’enchaînent avec un piano très lyrique et mélodique, une contrebasse qui soutient à la l’aide d’une rythmique robuste. L’altiste peu alors facilement prendre des chorus rapides dans l’esprit de Bird.

Toujours dans l’esprit Bop et plus précisément Hard-Bop, le quartet poursuit avec le titre This Here de Bobby Timmons, un compositeur et compagnon de Cannonball Adderley et des Jazz Messengers d’Art Blakey. Le saxophoniste lance le thème rapidement repris par le pianiste dont le swing entraine la batterie et la contrebasse. Le batteur reprend le solo au bond, accompagné et propulsé par le piano.

Un peu de calme à présent avec la ballade de 1942 Nancy (with the laughing face), originellement intitulé Bessie (With the laughing face). La chanson a été attribuée à Franck Sinatra qui l’a souvent chantée mais interprétée par de nombreux instrumentistes. Ici l’alto se fait velouté, chaleureux et charmeur. La batterie s’adapte avec les balais qui procurent un accompagnement tout en douceur.

On termine en apothéose avec Bright Mississippi de Thelonius Monk qui est basé sur Sweet Georgia Brown, nous précise Baptiste Herbin. Le leader entame le morceau au saxophone soprano cette fois. Le piano s’inspire des influences de Monk avec le gospel, le ragtime et le stride pour reproduire sa syncope légendaire. Les deux solistes apportent un air très dansant et festif au morceau soutenu par la rythmique de la batterie qui rappelle les marching bands. Le saxophoniste alterne le jeu du soprano avec celui de l’alto ce qui enrichi les variations sonores du thème. Il termine en puissance en soufflant les deux saxophones en même temps à la façon de Roland Kirk. L’homogénéité du répertoire des standards et la montée en puissance de l’intensité nous laisse K.O.

C’est terminé, le set est clôturé avec ces cinq morceaux bop. On prend une pause et c’est la Vandojam qui démarre. Notre quartet revient sur scène pour inviter des musiciens, doutes, hésitations…Alors pour les motiver, ils attaquent le titre Grand Central de John Coltrane et c’est reparti de plus belle. Ils mettent à nouveau le feu. Mais qui va donc bien pouvoir oser monter sur scène ? He bien ce sont des musiciens du Jet Whistle, le groupe précédent et des profs de jazz qui s’y collent. Et c’est parti avec Ornithology…votre serviteur capitule là et rentre rédiger la chronique que vous lisez.

On se demande d’où vient l’engouement de jeunes pour cette musique de vieux ! Olivier Truchot nous confie trois raisons à la fin du set. Les concerts sont gratuits et attirent un public jeune, la communication du jazz day contribue à la réussite de la soirée et le Hot Club et d’autres ont réinstauré une bonne dynamique aux jams’. L’international jazz day est une réussite sur la métropole de Lyon pour cette édition 2023. En tout cas, merci au Hot Club de Lyon pour sa participation à cette manifestation et son cadeau d’anniversaire pour ses soixante-quinze ans. Longue vie au plus vieux club de jazz d’Europe en activité !

Ont collaboré à cette chronique :