Pour cette journée internationale du jazz en région lyonnaise, nos pérégrinations jazzistiques nous mènent rue Lanterne dans cette vénérable institution du Hot Club, qui fête en même temps que l’International Jazz Day, son soixante-quinzième anniversaire cette année. On ne présente plus, le plus vieux club de jazz d’Europe toujours en activité, vous le connaissez déjà !
C’est le Ludovic Yapaudjian Trio Feat. Charles Paillet, qui ouvre le bal en début d’après-midi de la manifestation internationale aujourd’hui avec des compositions originales. Ludovic Yapaudjian commence avec un thème d’inspiration oriental au piano, le morceau Dim Dam Dong. Il est suivi par Charles Paillet à la guitare qui le rejoint sur le thème. Ben Guyot à la contrebasse qui accentue ce titre avec une présence rythmique solide souligne le jeu du piano. Julien Ducret à la batterie s’affirme avec un jeu aérien grâce à ses cymbales, son charleston et des rimshot sur sa caisse claire. C’est bien parti pour un set endiablé, où sans ostentation, ces quatre virtuoses vont nous démontrer leur capacité à s’harmoniser, s’écouter et partager leur plaisir de jouer ensemble.
Le jeu percussif du piano annonce les thèmes. La contrebasse est la colonne vertébrale des morceaux, solide et verticale. Les cordes percutées claquent et l’intensité monte. La guitare rejoint les thèmes pour leur donner du relief. Les breaks de la batterie indiquent le retour au thème pour le piano. Sur le titre Lovely, chaque musicien a sa place dans les morceaux qui sont un véritable espace de dialogue. Le batteur est impressionnant par sa frappe intense et ses solos mélodiques qui sont accompagnés par ses partenaires musicaux comme un soliste à part entière. Les solos de chaque musicien sont mis en valeur par tous les membres du groupe. Leur musique raconte une histoire avec les émotions individuelles de chacun des instrumentistes et se fond dans leur unité pour créer une émotion collective qui nous touche tous. Une introduction de la guitare donne de la profondeur au morceau avec des effets planants, mêlés à une mélodie. Le set est clôturé par la composition Oslo de Nicolas Bianco qui mélange légèreté et intensité dans le jeu.
Leur musique aux influences de Bop, mais aussi lyrique et mélodique avec des ballades est le support de leur cohésion. Cela accélère quand il faut et ajoute de l’intensité quand c’est nécessaire. Ils savent s’écouter à chaque instant, c’est tout simplement le jazz que l’on aime ! Le public du Hot club, complet dès ce premier set, est ravi de ce concert. Cette audience variée représentant toutes les générations prouve que l’International Jazz Day joue son rôle de promotion du beau jazz. Et cela, avec un public de fidèles et d’amateurs qui sont au rendez-vous.
Notez que cette formation sera à nouveau en concert le 20 mai prochain, toujours au Hot Club de Lyon. Alors pour ceux qui n’ont pas fêté comme il se doit l’International Jazz Day avec ces formidables musiciens, voici une belle séance de rattrapage !
