(26) DrômeLa Nuit de tous les JazzsTrain Théâtre

06/05/2023 – Legnini-Bramerie-Lippi à la Nuit de tous les Jazz

La cinquième pleine lune de l’année 2023 a eu lieu hier vendredi 5 mai et elle se voit encore dans le ciel, mais elle n’éclipsera sûrement pas notre 19ème Nuit de tous les jazz au Train Théâtre à Portes-lès-Valence. Eh oui déjà la 19ème Nuit de tous les jazz ! Un rendez-vous que l’on ne veut manquer sous aucun prétexte car il est annonciateur des concerts de l’été et des festivals. La formule est inchangée avec toujours trois scènes simultanées comme jadis la Grande Parade du jazz à Nice et bien d’autres grands festivals.

Sur la grande scène on démarre fort avec la première tête d’affiche de cette soirée et le set du trio d’Éric Legnini au piano, accompagné de Thomas Bramerie à la contrebasse et de Hugo Lippi à la guitare. Ce dernier remplace Rocky Gresset initialement programmé. Les deux guitaristes ont collaboré à l’album Six Strings Under dont il est question ce soir. Lors de son introduction de la soirée le directeur du Train Théâtre nous confie que la programmation de la prochaine saison comportera cinq concerts de jazz.

Les trois musiciens se lancent dans un jeu mêlé de corde frappées et de cordes pincées. Ce sera un jeu très subtil tout au long du concert et dès le premier morceau Doo We Doo. Le piano lance le thème suivi par la guitare. Le rythme de la contrebasse emmêle ses cordes dans les six cordes de son collègue. Le jeu de la main droite du pianiste s’harmonise avec celui de la guitare tandis que celui de la main gauche du pianiste s’ajuste avec celui de la contrebasse. Le piano swing avec légèreté et finesse. Son lyrisme nous emporte dans un tourbillon de notes.

Sur Breakfast at down, la mélodie mêlée du piano et de la guitare est entrainante. Lorsque la contrebasse les rejoint, l’harmonie est parfaite entre les trois musiciens. A d’autres moments, le pianiste nous envoute et nous emporte avec le thème et c’est la guitare et la contrebasse qui enveloppent cette mélodie. Les solos de la contrebasse sont tout aussi rythmiques que fluides et mélodiques. Ceux de la guitare électrique rappellent les sonorités de Django Reinhardt lorsque que le génial inventeur du jazz manouche s’est mis à l’instrument électrifié ou bien sûr Wes Montgomery, le maître de la guitare électrique dans l’univers du jazz et notamment des Big Band.

Pour les titres, The Jive et It could happen to you le pianiste prend le temps d’introduire les morceaux avec de long exposés du thème. Ces longs solos très lyriques et très calmes donnent une impression de récital classique. Les partenaires aux cordes pincées rejoignent le leader sur le thème dans une grande qualité d’écoute mutuelle qui procure de beaux échanges et une belle qualité de swing.

Avec le titre Daydreaming les trois musiciens s’aventurent sur les influences de la pop et avec La Mangueira sur celle du Brésil. Ce qui démontre la maîtrise de ces artistes dans de nombreux styles. C’est avec beaucoup d’émotion qu’Éric Legnini nous confie une anecdote et un souvenir d’émotion musicale vécu au Brésil en compagnie de Marcia Maria avec qui il a joué.

Le set se termine par un morceau festif est dansant entre mélodies alternées et swing. Le pianiste nous propose d’accompagner les musiciens en chantant le couplet pour finir ensemble. Ce premier concert est à la fois doux et dynamique, parfaitement enthousiasmant pour commencer la Nuit de tous les jazz.

Ont collaboré à cette chronique :