Retour sur la grande scène pour le dernier set. Comme pour l’ouverture de la soirée, c’est à nouveau une tête d’affiche que l’on retrouve sur cette scène. C’est également un trio avec Louis Winsberg à la guitare, Benoît Sourisse à l’orgue et André Charlier à la batterie. Ils nous proposent l’univers de leur album Le monde à l’envers très imprégné par le blues.
C’est l’orgue et la guitare, sur FFF Blues, qui marquent l’esprit de ce style musical. Le guitariste s’accompagne au chant à l’aide d’un vocodeur. Le jeu de la batterie est une rythmique équilibrée entre les fûts et les cymbales. Sur Soul boxes, la guitare ajoute des riffs funky et des solos rock au blues et l’orgue un esprit soul. Le solo de batterie est lui aussi rock et puissant, il appuie un solo de guitare au sonorités de Pat Metheny. Le thème du blues est émouvant grâce à Gandy dancers, un hommage « aux forçats » qui ont installé les rails de chemins de fer des Etats-Unis au siècle dernier nous précise l’organiste. Le jeu retranscrit l’émotion des Work-song. Les musiciens dialoguent et s’harmonisent sur le thème.
Les trois musiciens nous font ensuite partager leur passion pour d’autres styles musicaux. L’indomptable afro-beat est un hommage à Fela Kuti. La guitare est dansante sur un rythme de batterie plus saccadé qui qui scande les rythmes africains. Benoît Sourisse apporte beaucoup de groove à l’orgue sur sa composition. Sur Les désirs de tantale, autre composition de l’organiste, une introduction aux cymbales et un solo de guitare aux sonorités orientales et asiatiques apporte une touche d’exotisme au blues.
La passion de tous les styles musicaux nous emmène vers le reggae avec M’dout Masaï, composition de Louis Winsberg. Le titre initialement composé pour Sixun n’a pas été retenu par le six membres du célèbre groupe de jazz rock dont fait partie le guitariste. Le retour de ce groupe mythique passera par le festival Crest Jazz, autre partenaire de cette nuit de tous les jazz, le mercredi 2 août prochain. Ce reggae a trouvé sa voie dans les autres formations de son compositeur. Il s’accompagne de nouveau au vocodeur ce qui donne des effets modernes et un esprit Dub au titre.
Le set du trio se poursuit et se termine de manière festive et dansante. Du reggae nous poursuivons avec la musique Brésilienne avec Maracatu Mangé. La rythmique de l’orgue et de la batterie accompagne la mélodie de la guitare. Puis, c’est avec deux baguettes dans chaque main que le batteur fait monter la transe de la musique sud-américaine dans le style d’une école de samba.
C’est sans doutes grâce à la liberté de circuler d’un set à l’autre, que la nuit de tous les jazz du Train théâtre possède toujours son caractère convivial. Le Hall du Train Théâtre est propice aux échanges et aux rencontres. C’est l’occasion pour la famille du jazz de la Drôme de se retrouver et se promettre de se revoir bientôt dans les festivals de l’été à venir. Il y a aussi la proximité et la générosité des musiciens que l’on sent vraiment heureux de rencontrer leur public et qui se prêtent aux échanges.