(03) AllierJazz dans le Bocage

19/05/2023 – Yom “Célébration” à Jazz dans le Bocage

Ce concert est un morceau ininterrompu d’une heure environ et Yom invite le public à un grand voyage.

Nous voilà bien installés, en public averti, pour traverser cette heure de lévitation, méditation, hypnotisés par le jeu très connecté de  Léo Jassef au piano et de Yom à la clarinette surmontée d’un bec cristal. Tout est intimiste sur scène jusqu’à la lumière.

Le voyage commence sur quelques notes au piano espacées soutenues par des notes longues à la clarinette. Beaucoup de phrases se ressemblent, mais pas vraiment, transposées de demi-ton en demi-ton s’enchaînent avec un subtil jeu au clavier.

Voilà le public en apnée, suspendu au souffle continu de Yom donnant l’impression d’un jeu de deux clarinettes l’une en basse continue et une mélodie au dessus. C’est juste inimaginable et presque dérangeant. Même le piano s’est tu, laissant l’espace complet à Yom.

Enfin nous pouvons respirer à nouveau avec le retour de Léo sur des notes plus rythmées et puissantes car leur musique n’est pas sans nuances, loin de là, frôlant parfois la violence.

Parfois le piano fait retentir une seule note à la main droite pendant que la main gauche change d’accord, Léo tient bien sa place et sa virtuosité se déroule, en toute humilité.

Quelle maîtrise parfaite de son jeu sur sa clarinette de la part de Yom qui, même pas fatigué (ou ne le montrant vraiment pas) se plie à la volonté du public au rappel chaleureux,  pour nous jouer non pas une heure supplémentaire mais deux morceaux tous frais et pour l’instant sans titre.

Il nous souhaite bon courage pour le premier qu’il qualifie de violent. Le début est en tous cas très doux entre les deux instruments montant progressivement en puissance, très rythmé avec une très belle mélodie.

Sans se faire prier, ils enchaînent pour un dernier voyage « horizontal et lévitationnel » d’une très grande sensibilité.

Ce fut une très belle expérience pour ceux qui se sont laissé transporter par cette plongée musicale. Certains sont pourtant restés à quai et sont restés insensibles à ces pérégrinations musicales.

Ont collaboré à cette chronique :