(38) IsèreJazz à Vienne

01/07/2023 – Lee Fields à Jazz à Vienne

La pluie s’est invitée à plusieurs reprises dans cette soirée de festival. Nous avons eu droit qu’à quelques averses, malgré les nuages orageux menaçants qui ont tournés au-dessus de l’amphithéâtre. Ouf…notre soirée Soul est sauvée.

C’est un authentique représentant de la tradition de la musique de l’âme que nous allons écouter ce soir. Lee Fields qui est surnommé « Little JB », nous allons constater tout au long du set que cela n’est pas usurpé, à soixante-douze ans. Il est toujours en activité et vient de publier un nouvel album, “Sentimental Fool”, en 2022. A son entrée en scène on constate qu’il ne fait pas son âge et que l’on a l’impression d’être en présence d’un éternel jeune homme ! Le look année 1950-60 avec veste à paillettes et boots brillantes y contribue certainement.

Le premier titre est très punchy. La basse, la guitare et la batterie produisent une rythmique rock sur laquelle l’orgue Hammond B3 ajoute une ambiance Soul et la trompette et le saxophone enveloppent le tout d’un air de Rythm and blues. A l’annonce du chanteur avec emphase par le guitariste, voici notre Soulman qui arrive avec des allures de James Brown !

Le répertoire est composé de titres dynamiques influencés par la Soul avec l’Hammond B3 qui donne cette caractéristique sur une rythmique funk et jazz de la guitare. On retrouve les breaks qui arrête la musique avant qu’elle ne reparte de plus belle. Ou encore ces rythmiques en boucles sur lesquelles on attend qu’il se passe quelque chose comme un changement de rythme ou de mode. Alors que ces rythmes lancinants, nous hypnotisent et nous ensorcèlent complétement. Il y a aussi les influences du Rythm and blues et du jazz produites par les deux cuivres. Le guitariste ponctue un morceau d’un solo rock et le saxophoniste un autre titre d’un solo jazz. Tous les ingrédients de toutes les musiques afro-américaine sont présents.

Notre Soulman est charmeur lors de nombreuses ballades langoureuses, voir sirupeuses pour certaines lorsque les cuivres et la guitare les accompagnent avec douceur. On retrouve l’esprit d’un autre grand interprète de la Soul, Marvin Gaye. Lee Fields fera également des intermèdes à la manière des humoristes américain de l’entertainment en racontant des histoires et des blagues.

Le set se termine en apothéose sur des riffs funk qui chauffent de plus en plus un public conquis. C’est une dernière ballade que le show man nous envoute avant de quitter la scène sur les commentaires et les encouragements du guitariste, comme il était venu.

Lee Fields a produit un show festif qui nous a replongé dans cette soul que lui n’a pas quitté. Le public était ravi et l’on retrouve l’ambiance de fête où la musique permet aussi de danser et de s’amuser. Les similitudes avec James Brown, l’ainé et inventeur de ce style sont nombreuses. Et pour ceux qui ont eu l’occasion de voir sur scène « The Godfather of soul », il ne manquait à Lee Fields, que le grand écart sur scène !

Un seul bémol (et pas des moindres) pour la sonorisation trop forte du concert. Les vibrations que nous ressentons dans la poitrine et la nécessité de porter des bouchons d’oreilles en attestent. Quel dommage et pourquoi ce besoin de pousser les décibels ? Alors que d’autres soirées prouvent que la qualité acoustique du lieu permet de profiter pleinement de la qualité sonore des concerts sans en augmenter la quantité.

Ont collaboré à cette chronique :