Sur la scène du Théâtre antique, l’espace se fait rare pour permettre d’accueillir tous les acteurs de cet ambitieux projet qu’est le Gospel Philharmonic Experience imaginé par le chef d’orchestre Pascal Horecka [NdlR : et surtout passionné de Gospel] qui regroupe, autour de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon et de la chanteuse Kim Burrell, une petite formation de Gospel (batterie percussions orgue, piano) et son chœur de douze chanteurs professionnels complété par un chœur amateur de cent personnes. Il a donc fallu se serrer un peu pour accueillir sur la scène de Vienne, les cent soixante-dix acteurs de ce projet qui affiche comme ambition de célébrer la traditionnelle musique noire qu’est le Gospel en l’engageant dans une tentative de fusion avec la musique classique.
Compte tenu du nombre d’acteurs, le concert se découpe en séquences permettant successivement aux différentes composantes du projet de se mettre en valeur tout en bénéficiant du soutien de toutes les autres en partie ou en totalité. Il faut dire aussi que, dans l’esprit de Pascal Horecka, le public n’est pas réduit au rang de spectateurs, il est fréquemment sollicité comme une composante à part entière de la fusion et de la fête. Dès la première partie du concert, sur le traditionnel Go down Moses, on verra se mettre en œuvre la collaboration de toutes les composantes, le public étant invité à reprendre le célèbre Let my people go sur les sollicitations du chef de chœur. Dans ce théâtre bien rempli, la magie opère en créant un sentiment d’union, de force et de fraternité ! Ce dispositif se répétera à plusieurs reprises au cours du concert au point de devenir quasi automatique, les sollicitations de Pascal Horecka étant immédiatement interprétées par le public, comme ce sera à nouveau le cas sur le traditionnel Never Alone avec des scats cette fois engageant chœurs Gospel, public et en final orchestre symphonique.
Dans une autre séquence, le chœur Gospel mixte professionnel s’avance en devant de scène pour un chant a capella auquel se joint Kim Burrell pour apporter un supplément d’émotions. Dans le théâtre seul le silence et l’écoute règnent !
La chanteuse américaine Kim Burrell, star internationale du Gospel, interviendra à plusieurs reprises soit comme membre du chœur Gospel soit comme chanteuse leader en devant de scène. Elle offrira notamment une puissante et magistrale interprétation de l’hymne For Every mountain, ardemment soutenu par les chœurs et l’orchestre dans des crescendos majestueux.
Tout le monde participe à la fête sur I want let’s go avant le morceau final Let everything that has breathe praise the lord où nous écoutons briller orchestre et chœurs dans une parfaite union.
Le rappel se fait sur un dernier Hallelujah et naturellement le traditionnel Oh Happy Day lancé par Kim Burrell pour accompagner la sortie progressive des musiciens et des chœurs qui continuent à chanter “back-stage”.
En résumé, une soirée de réconciliation qui aura marqué de nombreux esprits. Avec ce concert démesuré tant par le nombre que par la qualité des intervenants, le Gospel signe un fabuleux retour à Jazz à Vienne.
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