Pour cause de paternité* le ]Fd’A[ Quartet est devenu trio. Qu’importe ; les jazzmen en ont vu d’autres et s’adaptent.
Dans le cadre de Tout L’Monde Dehors, nous nous retrouvons sur les hauteurs de Fourvière dans le parc de la Visitation. Le thermomètre affiche 37°c ; quelques courageux dont beaucoup d’enfants ont fait l’effort de venir apprécier de la musique en live. Fort heureusement quelques acacias nous ombragent et une fontaine est toute proche.
François Dumont d’Ayot (FdA) ne sait pas m’expliquer la genèse de ce projet de reprises de “contines” ou comptines en jazz ; toujours est-il que seize de celles-ci sont au programme ce soir.
Tous les arrangements ou ré-arrangements qui vont suivre sont de FdA.
Le set débute avec l’expression d’un conte de fées et Aux marches du palais ; ici FdA est à la flûte traversière, le thème est identifiable mais l’arrangement est très libre.
Les contes ont été très tôt adaptés en dessins animés par les studios de Walt Disney avec des B.O. de grande qualité. Exemple ce When you wish upon a star, un des thèmes de “Pinocchio” repris ici au stritch, ou comme Someday my Prince will come issu de “Blanche Neige et les sept nains” et repris ici d’après la version de Miles Davis où FdA utilise son sax soprano.
On aborde le domaine des comptines avec Jean-Pierre de Miles Davis qui n’est autre qu’un thème construit sur la grille de … Dodo l’enfant do ! Pascal Bonnet en profite pour se lâcher sur sa basse.
Pour À la claire fontaine FdA s’est inspiré de All blues (toujours et encore Miles) : effet de fusion surprenant. FdA joue ici de son Conn-o sax.
Colchique dans les prés inspiré d’un arrangement d’Eddy Louis, avec un premier solo d’Attilio Terlizzi à la batterie.
Mozart a commis une contine qui s’appelle Ah vous dirais-je maman ?, le trio ne pouvait pas ne pas la reprendre. Ici FdA reprend sa flûte.
Alouette est l’exemple de la comptine ici jouée en sept temps (il lui manque une patte d’emblée !) et pour ce faire FdA joue du Conn-o sax.
On continue avec les animaux et Ah les crocodiles ! En version samba avec la flûte puis Une souris verte.
Suivront À la volette ; Frère Jacques ; Jingle Bells (très twist et très court) ; J’ai du bon tabac (en mode calypso) ; Gentil coquelicot (version “bourrée africaine” !) et pour finir Sur le pont d’Avignon.
Ce nouveau projet de FdA est en définitive moins “gnangnan” qu’aurait pu le penser. Mieux il présente l’avantage de faire remonter à la surface des souvenirs d’enfance tout en restant dans l’univers du jazz.
Attilio Terlizzi: batterie ; Pascal Bonnet: basse ; François Dumont d’Ayot: aérophones.
*: félicitations à Rémi Mercier et à sa compagne.