Pour le huitième et dernier concert jazz de la huitième édition de L’Imperial Festival d’Annecy, Philippe Martel, en charge de la programmation du festival, avait invité la chanteuse américaine multi nominée Dee Daniels. C’est dans la grande salle de l’Europe que cette immense artiste s’est produite.
Elle était accompagnée au piano par Philippe Martel, à la contrebasse par Fredéric Debraine, à la batterie par Valentin Martel et au saxophone ténor par Michel Pastre.
Pour lancer cette soirée ce quartet nous a interprété Lester Leaps un standard, up tempo, bien connu de Lester Young. Chaque musicien a eu l’occasion d’y montrer un aperçu de leurs grands talents.
Puis c’est au tour de Dee Daniels d’entrer sur scène pour chanter son premier thème Almost Like Being In Love, simplement interprété de sa voix chaude et puissante, un petit scat pour finir. Avec Honeysuckle Rose les variations prennent le pas sur l’interprétation stricte de la mélodie, libérée, elle nous emmène avec elle dans l’histoire, un vrai régal tant on la sent à l’aise sur ces harmonies. C’est ce qu’elle nous a démontré tout au long de cette belle soirée, que ce soit sur Love is Here To Stay, I’ve Got You Under My Skin, Sweet Georgia Brown, Autumn Leaves, Can’t Hide Live, Nature Boy, Love Ain’t Love Without You, elle se promène et joue avec la mélodie, les paroles, les harmonies pour nous emmener dans son monde, avec une créativité, une justesse et des nuances qui captivent le public. Elle exploite et joue avec bonheur de ses quatre octaves de tessiture, elle s’accompagne aussi au piano comme une grande blueswoman avec puissance et en parfaite harmonie avec sa voix.
Quelle artiste !
Mais n’oublions pas les autres musiciens qui l’entouraient et lui ont permis de s’exprimer comme elle l’a fait.
Fredéric Debraine au-delà du walking parfait qu’il exécute, fait chanter sa basse lors de solos plein de musicalité et de justesse rythmique, il attire l’oreille du public avec son riche phrasé et la clarté du suivi des harmonies.
Valentin Martel quant à lui soutient le rythme avec une grande assurance et un grand panel de phrasés rythmiques qui enrichissent les thèmes. Ses solos démontrent la parfaite maîtrise qu’il a acquis de sa batterie, les phrasés coulent et se suivent avec bonheur.
Michel Pastre s’insère avec justesse dans ces thèmes, avec des solos pleins d’énergie, de musicalité et un riche phrasé
Philippe Martel avait exprimé en début de set la joie qu’il avait à accompagner Dee Daniels et cela s’est parfaitement ressenti lors des accompagnements qu’il a fait lors de cette soirée, son jeu s’est parfaitement adapté aux exigences de cette grande artiste, les solos aux riches phrasés que ce soit mélodiques ou rythmiques se sont enchaînés.
La Soirée s’est terminée sur Choose Me et en rappel Dee Daniels seule avec le piano et la voix sur Song For You.
En plus d’être une artiste qui maîtrise parfaitement son art, elle a été généreuse avec le public qui l’a longuement applaudi à la fin de son concert.
