(38) IsèreJazz à Vienne

16/09/2023 – Ewerton Oliveira & Yatê au Domaine de Vizille, dans le cadre des journées du Patrimoine en partenariat avec Jazz à Vienne

Il est 16h00 et de nombreux spectateurs se pressent dans une salle du  Musée de la Révolution Française, spectateurs chanceux car bon nombre se sont vu refuser l’entrée… Les heureux auditeurs voient ainsi s’installer devant une immense toile de peinture révolutionnaire Ewerton Oliveira à jardin devant un piano Yamaha et deux claviers électriques, rejoint par son groupe. On reconnaîtra aisément au centre Zaza Desiderio, le batteur qu’on ne présente plus, à cour Miguelito Hernandez aux percussions, devant lui, Pablo Contreras à la basse électrique, à sa gauche Thierry Beaucoup aux saxophones soprano et ténor accompagné de Ghislain Regard-Jacobez au saxo baryton et aux flûtes.

Ewerton entame Atravessando uma Ponte de Areia puis  Ponte de Areia suivi de NanAfrica puis ce seront Contemplation, Arindo no Paço et Coraçao descompassado. Tous ces morceaux sont expliqués dans leur genèse et leur origine géographique, le Nordeste du Brésil d’où est originaire Ewerton. Il a même fait un parallèle avec l’esprit révolutionnaire de ces morceaux et le lieu qui nous accueille ce jour.

Puis arrive Agathe Iracema pour Quarta-Feira Cinzenta. Elle trouve sa place immédiatement dans cet écrin de musiciens tellement talentueux et à l’aise dans les compositions d’Ewerton. Elle interprétera ensuite Sambura, Cerrado Vera Cruz, Atras do Afoxé et Cortejo.

Le moment est venu pour Ewerton de nous annoncer le titre suivant écrit pour sa tante Tia qui fut pour lui un modèle de résistance, avec sa vie d’exilée à La Havane… et dont on sent la sensibilité du morceau. Suivront O Povo Fulni-Ô et Yatê, titre éponyme du projet, c’est une façon de parler et Ewerton de nous rappeler ce qui est le moteur de ce compositeur : la musique, le partage, l’amour de l’autre, tous ces concepts qui lui permettent au quotidien de nous offrir ce set d’exception. Les musiciens qui l’accompagnent sont tous porteurs de cette volonté de partager… avec leurs talents et leurs soli respectifs…

D’aucuns diront que je ne suis pas impartiale mais je répondrai qu’une telle communion entre les musiciens complices et souriant en permanence et un public conquis est exceptionnelle… Ewerton se paie même le luxe de nous faire participer en chantant sur Yatê et le rappel, après une longue ovation du public debout, Rostan na Ciranda.

Ce temps de partage musical, suspendu, plein d’émotion nous a permis d’appréhender le talent de compositeur d’Ewerton, sa capacité à faire passer ses ondes positives… et de repartir avec une phrase musicale qu’on entendra chantée par les spectateurs marchant vers la sortie…

Ont collaboré à cette chronique :