C’est la première fois que j’entre ici. C’est un bel espace en arc de cercle. Pour ce soir, la scène est sur fond noir avec des projecteurs de lumière bleue, c’est déjà toute une ambiance …
La salle se remplit. Nous sommes reçus avec gentillesse et prévenance pour trouver nos places, numérotées. Tic-toc, il est l’heure. La soirée sera courte mais intense.
Les cinq musiciens entrent en scène tous ensemble et ainsi débute le set sur une intro stratosphérique, qui laissera des traces dans nos cerveaux calaminés. Je me le permets car Thomas de Pourquery a dû développer tout son savoir et son charisme inimitable pour faire décoller le public.
Thomas de Pourquery est étonnant, il lâche son clavier et place sa voix dans l’omniscience du jeu du batteur David Aknin, armé de “soft” mailloches pour un équilibre net. Et souffle dans le saxophone et chante Thomas de Pourquery. David Aknin à la btterie et Sylvain Daniel rythment, Akemi Fujimori est d’une présence étonnante, le clavier et le synthé d’Etienne Jaumet ne font pas que le reste… La scène et la diffusion de la lumière donnent l’impression qu’il y a des instruments partout.
Sur son tee-shirt, il y a une grosse tête d’animal, un ours en face à face, mais ce n’est pas inquiétant, non. Thomas de Pourquery est généreux, avec un cœur gros comme l’ours qu’il porte sur son cœur.
Sur un problème de jack à changer sur scène, Thomas plaisante. Il rit et nous fait rire. Pendant cet intermède, je délire sur ses chaussures, des “shoes”, celles d’un vrai zycos. Que voulez-vous, les types pop comme lui sont inclassables !
Thomas nous conte un réquisitoire de Pierre Desproges et une fois encore, il nous emmène dans son monde par sa voix est son instrument. Il joue le texte et merci à lui.
Les lumières de la scène changent encore en un écrin violet, c’est Starlight.
“Sing for me Lady, sing for you, sing for Thomas de Pourquery” c’est enchanteur…
Sur Believe in you, believe in me, le clavier a parfois des sons très années 70, qui me font penser furtivement à Richard Davies de Supertramp.
La voix et le chant nous entraînent dans un psychédélique élan, sorti je me demande bien d’où. Il nous demande à tous de nous lever, de chanter Let the Monster fall et ça fait un bien fou parce qu’il ne nous manquait que cela.
J’aime aller écouter Thomas de Pourquery depuis longtemps. C’est un génial aventurier porteur de multiples projets jazz.
Accompagné par des musiciens d’exception, avec son jeu de saxophone, sa voix, le son de son clavier, il nous donne à vivre un enthousiasme exubérant, une vraie exaltation.
Je vous résume l’atmosphère de cette soirée, “Ce qui ne tue pas rend plus fort” (c’est Nietzsche qui l’écrit en 1888), et en ce 14 novembre 2023, ça le fait aussi en mode slogan pop d’auto-dépassement, comme ce que nous venons d’entendre.
Et nous sommes ressortis heureux et forts.
La soirée se terminera avec une jam session portée par l’APEJS (Association de Promotion et d’Enseignement du Jazz et des Musiques Actuelles en Savoie) dans les locaux de ce bel endroit.
Set list
- Intro
- Rythm changed
- Shake my fear
- Back from the war
- Carry on
- Lover man
- Desproges
- Starlight
- Let the monster fall
- Divine
- Rise again
- Himself