Olivier Ker Ourio, l’harmoniciste et Manuel Rocheman, le pianiste, sont complices depuis de nombreuses années et sont toujours heureux de trouver le temps de croiser leurs chemins sur des scènes intimistes comme ici ce soir.
Ce duo a pris son nom « Affinity » en mémoire de l’album enregistré par Bill Evans et Toots Thielemans en 1978 (un petit bijou).
A la différence de nombreux harmonicistes passés dans nos colonnes, Olivier Ker Ourio ne joue que d’un instrument, un harmonica chromatique. Instrument qui lui permet toutes les subtilités de la gamme sans avoir à changer d’harmonica.
Le premier morceau joué est The days of wine and roses de Henri Mancini
Suit I do it for you love (première plage de l’album “Affinity” évoqué plus haut”).
Le dialogue est fécond, deux instrumentistes, deux musiciens qui maîtrisent leur art. Seulement deux musiciens mais c’est amplement suffisant pour nous faire vibrer.
Just love est une composition en forme de ballade de Manuel Rocheman.
Puis ils reprennent Aung San Suu Kyi de Wayne Shorter et Herbie Hancock, composition de 1997 en hommage à l’opposante birmane.
On continue avec un autre standard What are you doing the rest of your life… une fois encore le vibrato très spécifique d’Olivier Ker Ourio fait des miracles sur ce thème très doux où le pianiste place aussi sa patte en intensité.
Le set se termine par une composition d’Olivier Ker Ourio Sirocco où il nous prévient que nous allons devoir compter jusqu’à cinq. Qu’importe l’algèbre, les concordances des temps sont plaisantes.
Le second set démarre avec Dindi de Jobim ; Promenade de Manu ; puis un long dérangement sur Syracuse (1962) où piano et harmonica rivalisent de créativité, un régal.
Ce fut un vrai plaisir de voir ce duo rare sur la scène du Hot Club de Lyon.
