Saint-André-de-Corcy, cette commune des Dombes, propose sa quatrième saison culturelle au sein de l’Atelier 208, un équipement culturel moderne, avec du jazz dedans et pas n’importe lequel. Celui qui se danse “comme au bon vieux temps” pourraient dire les nostalgiques. Que nenni ! Ce genre revient en force. Après les soirées swing organisées par le Jazz Club de Grenoble, la mode débarque depuis quelques années à Lyon (dans des clubs comme la Clef de Voûte ou le Sirius). On me rétorque que le swing est en fait revenu depuis bien plus longtemps à Lyon grâce au BC Blues de la Place Carnot et à l’association Lyon Swing Dance Club créée en 1996 (Respect !).
Plusieurs orchestres proposent désormais ce style. Ce soir nous retrouvons le Holy Bounce Orchestra qui regroupe des musiciens lyonnais bien connus.
Pour parfaire le spectacle, les danseurs de Shall we swing en profitent pour faire une démonstration sur plusieurs morceaux.
Coïncidence ou pas, l’orchestre sort aujourd’hui-même son nouvel album “Swingin’ At The Bear’s Den”.
Le concert nous replonge dans l’ambiance du Harlem des années 30 et celle des fameux ballrooms où des centaines de couples évoluaient jusqu’à “point d’heure”.
On entend des thèmes de Glen Miller, de Billy Strayhorn pour le Duke Ellington Orchestra, de Benny Goodman, de Count Basie, Fats Waller… ils sont tous là !
Le répertoire a été complètement réarrangé pour le septet et ils gardent intact l’esprit de ces musiques qui appartiennent désormais à l’histoire du jazz.
Tout au long de la soirée on a envie de battre des mains, taper du pied. La musique est un remède anti-grisaille, celle-là est très particulièrement conseillée.
C’est sur Tuxedo Junction qu’arrivent les danseurs. Ils restent sur It takes time, où l’on découvre les talents de chanteur d’Anthony Bonnière qui ne se contente pas que de jouer du trombone et de faire les présentations (sur un registre déluré).
Un intrus se glisse dans le répertoire avec une chanson de Louis Jordan : Chartreuse qui possède les germes de ce que l’on appellera plus tard le rock n’roll. Anthony Bonnière est une nouvelle fois à la manœuvre au chant, une jolie découverte.
Sur Cotton Tail Vincent Périer se lâche à la façon de Ben Webster et là encore « ça le fait ».
Charlie’s prelude est rien moins qu’un arrangement du prélude en mi mineur de Frédéric Chopin par Jack Kirby.
Second « intrus », la composition de Pierrot Brondel Grumpy bear qui ne dépareille pas ici.
Rappel sur Fly of the foo birds de Count Basie avec une chorégraphie des danseurs de Shall we swing.
Re-rappel sur un autre morceau de Louis Jordan Onions.
Et cette fois c’est la bonne. Ainsi se termine cette soirée pétillante et swinguante. On en redemande … beaucoup !
Pierrot Brondel: contrebasse, direction ; Camille Thouvenot: piano ; Anthony Bonnière: trombone, voix, présentation ; Thomas Le Roux: trompette, voix ; Thibault Galloy: sax alto ; Vincent Périer: sax ténor, clarinette ; Josselin Perrier: batterie et les danseurs de la troupe “Shall we swing” (Laure x 2 ; Mina ; Aurélien ; Nathan et Philippe)