chronique de CD

“Claire Vénus” de Polymorphie

Autant l’avouer j’ai découvert le groupe Polymorphie à l’occasion de la sortie de leur troisième album ” Claire Vénus”. Même si certains des membres du groupe ne m’étaient pas tout à fait inconnus car familiers de la scène jazz  lyonnaise.

Aussi j’ai rattrapé mon retard et découvert en même temps les trois albums.

“Cellule” leur deuxième opus était déjà un concept album construit, lui, autour de l’univers carcéral  avec notamment des textes d’écrivains célèbres (Oscar Wilde, Paul Verlaine…).
Un album tendu, dans l’urgence de tout instant, où l’on entend les sirènes d’alarmes, celles du dehors sûrement, et celles dans leurs têtes : une très belle réussite.

Avec “Claire Vénus” le groupe réitère dans le style littéraire sur le thème de l’amour cette fois.
Il est construit autour de grands textes qui vont de Pablo Neruda à Leonard Cohen et ponctué par des extraits de la correspondance entre Anaïs Nin et Henri Miller.

L’album déroule les émotions des différentes étapes d’une relation amoureuse passionnelle, de l’éblouissement jusqu’au désenchantement en passant par des stades de frustrations, d’incompréhension et souvent de douleur.

“J’étais si près de toi que j’ai froid près des autres” (Paul Eluard)

La tension est là aussi palpable, c’est celle de la passion  magnifiée par la musique de Polymorphie, une énergie rock à l’esprit jazz toujours mélodieuse mais délicieusement torturée.  

Le saxophoniste Romain Dugelay est à l’origine du groupe et aux compositions.
Marine Pelegrini dit et chante les textes avec beaucoup de talent et d’émotion. Pour ma part je ne l’avais pas entendu depuis sa participation au groupe N’Relax et ça fait très plaisir de la retrouver dans ce projet enthousiasmant.

L’exaltation des sentiments est portée par de brillants musiciens, Simon Girard au trombone, Damien Cluzel à la guitare et Léo Dumont à la batterie.
Ils s’assurent quelques dialogues improvisés savoureux qui nous emportent loin…

En ces temps mauvais, de virus et de défiance généralisée, que ça fait du bien ! 

Ont collaboré à cette chronique :