Parisienne de naissance, elle est restée fidèle à sa région. Son attachement à la musique a commencé avec le piano, mais aujourd’hui, c’est plus grâce à sa voix qu’elle se fait patiemment un « nom »…
Léa Castro
Une « alto » qui monte en puissance…
Léa, la musique et toi, c’est ancien ?
J’ai une maman mélomane. Plutôt orientée « musique classique ». Et, en plus, elle chante. Mon père, lui, est un grand amateur de chanson française (ou francophone) avec Brel, Brassens, Dassin… Donc, si tu veux, j’ai toujours baigné là-dedans. Est-ce que ça a eu un impact sur la carrière que j’ai choisie ? Bien sûr que oui, et certainement plus grâce à ma mère, qui me faisait chanter. J’ai chanté depuis mon adolescence. Dès l’âge de 22/23 ans, je fréquentais des groupes amateurs, avec Benjamin Dubois, notamment. En 2005, je fais une première rencontre importante, avec le guitariste Romain Fitoussi. Nous avions formé un duo, on donnait pas mal de concerts dans des bars de Paris et de la banlieue… et nous nous sommes même produits dans un grand hôtel d’Alger, une expérience qui m’a permis d’acquérir mes premières armes et aussi de m’affirmer dans cette voie.
A cette époque, j’étais directrice de casting – j’avais fait une école de cinéma à la Sorbonne. Mais cette rencontre avec Romain m’a définitivement fait changer de route. Terminée la voie du cinéma, je savais que mon chemin était dans la musique, et que « ma voix » était mon avenir…
Et puis, les rencontres vont s’enchaîner…
Oui. Avec Romain, nous avons tourné quelques années ensemble. En parallèle, en 2006, je rencontre un saxophoniste qui montait un projet qui associait le jazz et la poésie, Olivier de Colombel. Son projet m’emballe, d’entrée. D’abord, parce que c’était de la belle musique, et puis parce que c’était un projet dans lequel on chantait en français ! Dans le jazz, on chante plus souvent en anglais, quand même. Sur ce projet-là, il y avait avec nous un contrebassiste, Joan Eche-Puig et un pianiste, Armel Dupas. Avec ce quartet, « Ode Paname », nous avons mené le projet pendant cinq ans, nous avons sorti un album, et nous nous sommes produits dans de nombreux concerts, des concerts-spectacle, notamment au Théâtre des Déchargeurs à Paris. J’avais déjà des cours de chant à mon actif. En 2007, je décide de faire l’E.D.I.M de Cachan, une école de musique parce que je voulais plus encore asseoir mes connaissances musicales…
Et puis, une autre rencontre, peut-être plus déterminante….
Oui ! C’est à cette période que je rencontre Antoine Delprat. Antoine qui est pianiste, violoniste, et qui est aussi devenu mon compagnon de vie… Il avait été invité pour venir jouer sur le disque que nous avons sorti, et il remplaçait parfois Armel au piano pendant nos prestations. Antoine, alors qu’il était à la C.N.S.M, avait rencontré le batteur Ariel Tessier, le contrebassiste Alexandre Perrot et le saxo-alto Rémi Fox. Nous avons alors décidé de monter un quintet – c’était en 2013 – , nous avons enregistré un E.P dès l’année suivante et puis, en 2015, nous « atterrissons » à Crest pour leur concours spécialisé pour les « vocalistes ». Ça a été une belle expérience. Pour deux raisons. La première, c’est qu’avec le quintet, nous y avons remporté le « Prix Sacem », et qu’on en était super fiers. La deuxième raison, c’est que, cette année-là, il y avait du beau monde à Crest, et notamment le groupe Bloom, avec lequel « j’accroche » tout de suite. Mais, en 2015, rien ne se passe de concret sauf qu’à partir de cette année-là, je vais suivre leur début de carrière prometteur avec soin. Et puis, 2 ou 3 ans plus tard, lorsque Sylvia Walowski décide de quitter le groupe, Bloom me recontacte. Une belle surprise pour moi. A cette époque, je chantais dans un sextet vocal, Ego System, emmené par Loïs Le Van et Manu Domergue. A la suite de la proposition de Bloom, je n’ai même pas pris le temps de la réflexion. Ça a été « oui » tout de suite. Ça tombait bien musicalement : je vivais l’expérience de mêler plusieurs voix avec Ego System et c’était une expérience riche. Bloom, c’est, en plus, la richesse des personnalités de Laurence Ilous et de Mélina Tobiana, qui en sont les fondatrices. Avec Nils Wekstein et Martin Guimbellot aux instruments, j’ai croisé là la route d’un groupe très riche, humainement parlant. Et puis ils sont tous bourrés de talent… Depuis deux ans et demi, c’est du pur bonheur, pour moi, de tourner avec eux. Nous avons récemment sorti notre premier album, « Dièse 1 » et les dates commencent à bien s’enchaîner pour le groupe. Le « Jazz au Théâtre » de Fontainebleau s’annonce – le 7 décembre prochain – et nous allons faire encore quelques dates aux « Ducs des Lombards », juste après Noël, les 26, 27 et 28 décembre. Et, entre ces dates, un petit détour par Morières-lès-Avignon, le 13 décembre…
Que peut-on dire, de ton actu du moment ?
Mon actu du moment, c’est essentiellement Bloom. A côté de ça, il y a quelques mois, nous venons d’enregistrer, avec Antoine, un album. Nous prenons le temps de le peaufiner et je pense que sa sortie devrait se faire à l’automne 2020. Loïs Le Van est invité, sur cet album. En plus d’être un musicien d’exception, Loïs est une belle personne et c’est toujours un plaisir de travailler ensemble.
Avec le sextet Ego System, nous sommes aussi sur un nouveau projet dont on pourra entendre parler courant 2020 aussi…
Alors, qu’est-ce qu’on peut me souhaiter ? De nouveaux projets, toujours aussi stimulants. Ave mes ami(e)s d’aujourd’hui, sans fermer la porte, bien sûr, à de nouvelles collaborations. Mais en tout cas des rencontres qui me « remplissent », comme celle que je vis avec Bloom aujourd’hui… Je vais terminer avec un autre rendez-vous que je vous donne : le 26 mars 2020, au Théâtre des Pénitents de Montbrison, je me produirai au sein du quatuor à cordes « Les Enfants d’Icare » – un projet mené par Boris Lamerand. J’y serai entourée par Boris, bien sûr, au violon, par Antoine, au violon également, par Olive Perusson, au violon-alto et Octavio Angarita au violoncelle. Ça va être encore un super moment…
Paris, le 07 novembre 2019.