J’ai chroniqué en 2019, le roman Manhattan Chaos de Michaël Mention. Ce livre relate les aventures nocturnes et fictives de Miles Davis dans New-York en 1977 lors d’un black-out. (voir ici). J’ai frôlé la correctionnelle lorsque le rédac’ chef me demande : « Mais quel est le lien avec l’info du jazz vivant en Rhône-Alpes ? » He bien, j’ai cité les concerts du trompettiste dans la région. Mais aujourd’hui, c’est plus de l’histoire que de l’actualité. Ouf, ma chronique a quand même été publiée. Il est sympa le patron, c’est pour cela qu’on l’aime !
Lorsque j’ai vu que l’auteur est présent cette année au festival Quai du Polar, je me suis dit que c’était l’occasion de rencontrer Michaël Mention. J’ai envie de savoir quelle personnalité se cache derrière cet écrivain qui nous a envouté avec une fiction très documentée sur le Prince des ténèbres. Et comprendre le lien qu’il y a entre son écriture et la musique. J’ai donc demandé au Rédac’ chef ce qu’il en pense et il m’a répondu : « Bonne idée et tu feras un lien vers ta chronique ». Il est cool le boss, c’est pour cela qu’on le garde !
Le service presse du festival nous a mis en relation avec l’éditeur de l’auteur. Michaël Mention a répondu favorablement et avec enthousiasme pour un échange avec jazz-rhone-alpes.com et surtout pour parler musique. Après les deux conférences auxquelles l’auteur a participé et qui nous en ont appris un peu plus sur son dernier ouvrage et son travail, nous avons pu discuter musique et polar.
Jean-François Viaud : La musique est présente dans vos livres, tient-elle aussi une place importante dans votre vie ?
Michaël Mention : Elle est présente dans ma vie au quotidien depuis…j’ai quarante-trois ans donc elle est présente au quotidien depuis trente ans à peu près dans ma vie. J’ai découvert Police, Dire Strait, Deep Purple quand j’étais pré-ado et puis aussi waouh… ça c’est plus le côté que mon père m’a transmis. Ma mère était plus Souchon, Goldman, Polnareff, donc oui, la musique fait partie de ma vie très tôt. Je me revois, je faisais des compil’ en cassette quand j’étais ado. Euh voilà, et puis très vite ça s’est retrouvé dans mes premiers dessins, dans mes premières BD et puis évidement dans mes premiers romans. Et puis, c’est vrai que je fais tout en musique. Je marche en musique, je fais ma pause en musique, je fais le ménage en musique chez moi. A tel point que ma fille me dit souvent, Papa arrête de fredonner, je ne me rends plus compte que je fredonne un solo de guitare ou un rythme de batterie.
J-F.V. : La musique est très présente dans le livre Manhattan Chaos, on a l’impression que c’est un fil conducteur, on dirait que c’est un personnage en toile de fond. Est-ce que c’est bien ça ?
M.M. : Oui, c’est mon roman le plus musical, euh je suis fan du film de Pink Floyd, The Wall d’Alan Parker. C’est sans doute le film que j’ai le plus vu quand j’étais ado c’était mon film culte et j’ai toujours été fasciné en fait au-delà, de la musique de Pink Floyd que j’adore. J’ai toujours aimé quelque chose de très romanesque dans le fait de traiter des personnages déchus. Et j’ai toujours aimé cette rock star déchue qui aurait été en overdose de concerts, de musique, de drogues. Et je me suis toujours dit qu’un jour je ferais un roman sur ça et c’est ce que j’ai fait dans Manhattan Chaos. Parce que j’ai découvert Miles Davis du coup, grâce à un ami qui travaillait chez Gibert à l’époque où j’y travaillais moi-même. Un ami qui est fan de rock et de métal et qui adore le Miles Davis des années 60’, 70’, le Miles Davis très électrique, funk qui suinte le LSD, la coke, tout ça voilà. Et c’est que Miles Davis a eu à une époque, a eu une…ben il est resté enfermé pendant cinq ans dans son appart’ vous le savez hein ? Et donc voilà, j’avais eu à cette époque là l’opportunité de faire mon Pink Floyd The Wall à moi, à travers un Miles Davis déchu. Euh… dépressif, rongé par la came et en overdose de tout.
J-F.V. : D’accord, en fait ça fait le lien avec ma question pourquoi avoir choisi Miles Davis, et pourquoi cette période là donc ?
M.M. : Pour cette période là, mais pour la musique avant tout. C’est-à-dire que moi Miles Davis, j’avais l’image de ce que la plupart en connaissent quoi. C’est-à-dire du jazzman. Mais du jazzman, je veux dire en noir et blanc… je le dis de manière péjorative, mais c’est vrai que souvent l’image du jazz déjà elle est malheureusement…elle est poussiéreuse à tort. Et puis voilà parce que c’est quand même la musique la plus vivante à mon sens. Même si moi je suis plus fan de rock à la base. Mais c’est vrai que c’est la musique de l’improvisation le jazz. Voilà, c’est que j’ai appris à comprendre aussi et puis il y a différents jazz aussi. Et donc, je connaissais un peu Miles Davis, je trouvais ça sympa mais sans plus. Parce que moi j’ai été éduqué aux larsen, aux solo, aux guitares et tout ça. Et j’ai découvert le Miles Davis à partir…oui de Bitches Brew et tout ça et euh…et surtout en live voilà, le live de l’Ile de Wight. Avec voilà, enfin…Chick Corea, Keith Jarret, Herbie Hancock, tout ça. Et donc j’ai eu la révélation Miles Davis il y a quelques années mais à tel point que je n’écoutais que lui. C’est-à-dire que pendant deux ans je n’écoutais que Miles Davis, le matin avant d’aller au boulot, au boulot, le midi, le soir, tout le temps, tout le temps, tout le temps. J’ai lu un milliard de bouquins sur lui, les jazz magazine, je suis rentré en contact avec le directeur de jazz magazine, c’était fascinant. J’ai vu des documentaires, des concerts et au bout d’un moment un soir… avant de m’endormir, j’ai eu besoin de me relever et d’aller écouter du Miles, enfin d’avoir ma dose. Et je me suis dit là il y a un problème, il faut que t’écrive dessus. Et en fait c’est souvent comme ça, j’en suis à mon douzième ou treizième bouquin, lorsque quelque chose commence à devenir obsessionnel il faut que je m’y lance et c’est ce qui s’est passé.
J-F.V. : Est-ce que la musique tient une place aussi importante dans le travail d’écriture, est-ce qu’elle accompagne l’écriture ?
M.M. : Oui…oui, oui, euh…bon. Y a une envie de base voilà de partager la musique que j’aime. Voilà…j’ai toujours été comme ça. Mais oui, c’est-à-dire que maintenant, par exemple, quand j’ai un passage à écrire…un moment de suspense par exemple. Si ça se passe en voiture, e vais réfléchir, je vais me dire bon, qu’est-ce qui va passer dans l’autoradio à ce moment-là ? Et donc, je vais me mettre devant ma discothèque. Je vais regarder tout ce que j’ai en CD, et je vais regarder donc… ça passe de Metallica à Goldman, à Gainsbourg, à… ou au Velvet Underground, Miles Davis, King Crimson, Magma, Yes, Nirvana, enfin vraiment je regarde un peu tout et puis je me dis… ha oui, alors ce morceau, alors effectivement il y a un bon rythme, il y a une bonne ligne de basse, peut-être… Puis alors j’essaye, je l’écoute en boucle, en fait j’écoute beaucoup les morceaux au casque. Par exemple, dans mon dernier roman Les Gentils qui est sortie chez Belfond il y a toute une partie qui se passe dans un camion avec un personnage qui pète les plombs qui roule de jour et de nuit, qui roule parce qu’il est vraiment en train de péter les plombs et je voulais vraiment une… une musique très répétitive, obsessionnelle très industrielle, je n’ai pas eu à chercher longtemps je me suis dit ce que je vais faire, c’est que je mettre du Kraftwerk. Je voulais vraiment une musique très synthétique, très froide, avec le même rythme et tout ça et en fait en l’écoutant en boucle. Donc j’écoutais ça du matin au soir après j’avais les oreilles qui chauffaient. Mais voilà j’ai trouvé la musique qui correspond à ce que je voulais écrire. Et en fait, ça part d’une envie, mais une fois que j’ai trouvé le morceau de musique, c’est le morceau de musique qui me dicte entre guillemets la manière d’écrire. Et j’essaye vraiment de retranscrire dans mon roman mon ressenti musical. Voilà, je ne veux surtout pas rentrer dans un truc technique déjà parce que je ne suis pas musicien, je suis encore moins musicologue, donc j’ai pas du tout envie de rentrer dans les détails des arpèges de-ci delà parce que je sais que la plupart de gens ça ne leur parle pas. Cependant, de décrire euh… la… comment dire la pesanteur d’une note de basse. Euh…le…son qui va durer sur le charleston ou ce genre de truc, ça oui parce que ça je sais que ça parle au… déjà ça me parle à moi et ça parle au lecteur. C’est un peu long désolé mais faut vraiment développer.
J-F.V. : Non du tout, c’est très intéressant. Vous évoquez dans les livres… on a parlé de jazz, de rock, le rythme and blues, la soul, le funk, enfin tous les styles sont présents. Est-ce que vous avez une préférence parmi celles-ci ? Ou je dirais, est-ce qu’il y a un lien conducteur qui est l’origine afro-américaine de la musique ? De tous ces styles ?
M.M. : Alors oui, historiquement oui, il y a de toutes façons tout ce qui a été volé, pillé dans la culture africaine et ensuite afro-américaine. Ma musique de base c’est le rock parce que j’ai vraiment grandi avec ça. J’ai découvert les Who quand j’avais quatorze ans. Ça a changé ma vie. J’ai découvert… j’ai vu un concert des Who sur scène, les mecs cassent tout. C’est… j’ai découvert l’énergie du rock. Et puis voilà, c’est arrivé dans un moment de ma vie quand j’étais ado, c’est la période où on se construit. Après, moi ce que j’aime… j’ai appris à m’ouvrir, donc je me suis ouvert au jazz, à l’électro, à la funk aussi donc j’ai découvert James Brown, j’ai découvert Georges Clinton, Funkadelic, Sly Stone évidement. Moi ce que j’aime… ce que je cherche, c’est le côté j’allais dire l’énergie. Mais quand on dit l’énergie, souvent on pense à quelque chose de rapide et d’effréné, mais alors il y a ça, mais il n’y a pas que ça. Je dirais plus le côté viscéral de la musique, j’aime ça. Là je me mets un peu à la musique classique. Il y a des morceaux de Bach que je trouve extrêmement profonds. Je pourrais les rapprocher de certains morceaux de metal par exemple. Dans la manière dont les instruments se posent les uns après les autres. Alors évidement ce n’est pas pareil, ce n’est pas le même son, ce n’est pas le même volume, ce n’est pas le même rythme, mais je ressens la même énergie. Et c’est pour ça que cela ne me pose pas de problèmes d’écrire sur des époques que je n’ai pas connues. On me demande souvent comment vous faites pour écrire sur un livre qui se passe dans les années 60‘ alors que vous ne les avez pas connus. Mais pour moi une époque c’est une énergie. Ecrire sur les années 60’ des Etats-Unis… alors c’est ma vision des choses mais moi l’image que je me fais par exemple des années 60’ aux États-Unis… j’ai l’image d’une période bouillonnante qui est un mélange de manifestations, de guerre au Vietnam, de musique, de cinéma et avec le nouvel Hollywood qui arrive, une nouvelle génération les Scorcèse, les Spielberg, tout ça. Donc un gros patchwork d’énergie et tout ça… et la musique aussi évidement.
J-F.V. : On parle beaucoup des années 60’, 70’ ces styles-là, est-ce que vous trouvez parmi les musiciens ou le style d’aujourd’hui, est-ce que vous trouvez votre compte ou des choses qui vous plaisent ?
M.M. : Alors, c’est l’éternel problème. J’ai quarante-trois ans, je veille à être toujours curieux. Je découvre toujours des nouvelles musiques. Mais alors ça va peut-être faire un peu vieux con. Je…malheureusement, je ne trouve pas aujourd’hui des musiques qui me transportent autant que ce que j’écoute le plus régulièrement. Par exemple, Magma ou Miles Davis ou King Crimson, des groupes qu’on a pu qualifier de rock progressif par exemple. Qui sont un mélange de rock et de jazz, euh ou voilà. Alors je ne sais pas, est-ce que je ne me suis pas transporté autant parce que j’ai été profondément marqué par des choses que j’ai découvertes quand j’en avais vingt ou est-ce que la période actuelle est moins créative, je ne sais pas parce que je n’ai pas la prétention de dire que je connais tout ce qui se fait aujourd’hui. Mais en tout cas je reste curieux et ça c’est le plus important. Je suis toujours à l’affut d’un… même au niveau du hip-hop je trouve qu’il y a des choses des fois… alors effectivement ça ne me transporte pas autant que d’autres choses. Mais je me dis, ah ça ce n’est pas mal. Il y a un mélange même en chanson française. Orelsan, je suis très agréablement surpris par la puissance des textes et la puissance de l’harmonie aussi. Donc voilà, moi c’est très important de rester curieux en musique, toujours, toujours. Je suis à l’affut en musique souvent, toujours.
J-F.V. : Est-ce que la musique est dans tous les livres ? Parce que là on a parlé de Manhattan Chaos…
M.M. : …y en a dans tous mes livres. Je m’arrange toujours pour en caser. A tel point que j’ai écrit un western il y a deux ans. Et j’avais prévenu mon éditrice, j’avais prévenu 10/18, je leur avais dit par contre… il y aura du Led Zep’ dans ce western qui se passe en 1866. Et en même temps c’était toute la difficulté, c’est-à-dire que je ne voulais pas que ce soit non plus anachronique. Je ne voulais que mon plaisir gratuit de partager la musique que j’aime… ternisse mon bouquin, l’impact de mon bouquin. Mais on va dire que par exemple, quand mon personnage arrive en galopant au loin dans la poussière, je cherchais une musique pour introduire l’arrivée de mon personnage. Pareil, c’est ce que je disais tout à l’heure, je me suis mis devant ma discothèque, j’ai regardé, et j’ai cherchais un morceau de musique qui aurait pu caractériser, par le rythme, l’arrivée de mon personnage. Et j’ai trouvé, c’est un morceau de Led Zep’ Immigrant song « tan tan ta de te lan din, tan ta de le lan din » et donc un rythme de cavalcade et voilà j’ai mis Immigrant song et voilà. Du coup, ça veut dire qu’en fait les lecteurs qui connaissent ils sont contents et ceux qui ne connaissent pas, ils continuent et ça les dérangent pas, voilà.
J-F.V. : Un autre aspect qu’on trouve, je l’ai bien vu dans Manhattan Chaos, mais également dans La Voix Sacrée ou le western Dehors les Chiens ou dans Power, on retrouve l’aspect historique. L’impression que j’ai eue, c’est que le roman n’est pas un documentaire, mais il est aussi travaillé qu’un documentaire. Il y a un vrai travail de recherche et que là-dessus l’intrigue et la narration sont très crédibles, elles sont très étayées et l’on a toute la liberté d’être emporté et transporté.
M.M. : Mais c’est vrai. Bon, déjà moi je suis très curieux au quotidien. Bon, je le suis au niveau de la musique, c’est ce que je disais à l’instant. J’aime découvrir des choses, j’aime comprendre des phénomènes de société. Je suis assez avide au quotidien, enfin voilà, je suis assez curieux, j’aime comprendre ce qui se passe. Je lis des bouquins, alors je me renseigne sur les black blocs. Parce que voilà, c’est une mouvance que je ne connais pas trop. Je lis aussi des livres sur les identitaires de droite sur internet. Ça m’intéresse au-delà des convictions politiques qu’on a chacun. Ça m’intéresse de comprendre le monde dans lequel on vit, ou ce qui s’est passé avant. Voilà, donc j’aime me documenter, et puis oui, puis ça… j’aime bien de mélange de réalité et de fiction. Ça c’est vrai que voilà, par exemple, dans Manhattan Chaos ce qui m’intéressais c’était de partir du réel. C’est-à-dire de Miles Davis et de tisser un truc qui part dans tous les sens une espèce de cauchemar qui se serait déroulé toute une nuit avec des voyages dans le temps tout ça. Parce que écrire, c’est se faire plaisir, on est là pour se faire plaisir. Quel que soit la noirceur de ce que l’on écrit. On est là pour se faire plaisir et si on se fait plaisir on fait plaisir au lecteur aussi. Donc oui, oui, moi j’aime bien, chaque nouveau bouquin est une nouvelle occasion de découvrir des choses. A tel point que pour mon dernier livre là Les gentils…c’est vrai qu’au début j’avais dit à Belfond, je leur avais dit, alors là, ce livre là ça sera moins documenté. Parce que je n’ai pas envie non plus de me caricaturer, d’être l’auteur qui est toujours dans la documentation. Je n’ai pas envie de m’enfermer dans des cases. Mais bon, je n’ai pas pu m’empêcher. Mon bouquin se passe en 78’ au bout d’un moment c’est un roman d’aventure qui se passe en grande partie dans l’Amazonie. Mais voilà, on n’est pas loin du Brésil, en 78’ il y avait encore les dictatures au Brésil, en Amérique du sud. Je n’ai pas pu m’empêcher d’en parler, parce que c’est ma passion, c’est comme ça, et voilà quoi. Donc en fait on y revient toujours au final.
J-F.V. : Alors pour le dernier ouvrage quel est le lien avec la musique ?
M.M. : Pour la première fois, parce que c’est vrai qu’en fait jusqu’à présent j’ai écrit douze bouquins. Dans tous mes romans il y a de la musique, mais c’est de la musique que mes personnages écoutent à la radio ou chez eux ou dans leur bagnole. Mon livre le plus musical c’est Manhattan Chaos on en a parlé tout à l’heure. Et là pour la première fois je voulais vraiment un personnage qui incarne ma passion, à savoir un disquaire. Quand j’étais ado à Marseille j’ai passé des heures et des heures, les mercredi après-midi et les samedi après-midi chez les disquaires du Cours Julien. Je farfouillais dans les bacs et j’aimais bien baigner dans cette ambiance. Il y avait toujours des vieux jazzmen et des vieux fans de jazz avec toujours une anecdote. Il y en avait un qui parlait de Coltrane, l’autre de Miles et puis des fans de rock qui étaient là. Alors souvent ils se prenaient le bec parce qu’il y avait les puristes du rock et les puristes du jazz. Et j’ai vraiment baigné dans cette ambiance là. Et puis voilà, ça sentait le vieux disque, le vieux vinyle qui craque, un peu dégueu et voilà. Et donc là, je voulais retranscrire cette ambiance là, celle d’un personnage qui est disquaire qui vit dans ça et qui partage ça avec sa fille. Parce que c’est un roman sur la vengeance. C’est un disquaire qui a perdu sa fille dans un braquage poisseux, enfin miteux on va dire. Et qui recherche l’assassin de sa fille et en fait il lui parle tout le temps de la musique qu’il aime. C’est-à-dire il continu son éducation culturelle alors qu’elle n’est plus là. Il dialogue tout le temps pendant tout le bouquin avec elle. Et voilà donc du coup, ce qu’il lui dit c’est ce que je pense des morceaux que j’ai mis. Il y a du Roxy Music, il y a du Miles Davis, il y a un petit peu de tout, il y a du Michel Berger. J’aime beaucoup Michel Berger aussi, je trouve que c’est l’un des plus grands mélodistes qu’on ait eus. Et voilà, j’ai un personnage de disquaire qui cristallise vraiment tout ce que j’aime dans la musique.
J-F.V. : Et pour le prochain ouvrage, il y aura de la musique aussi ? C’est déjà prévu ?
M.M. : Il y en a aussi bien sûr, il y aura du Pink Floyd, du Amon Düül II qui était un groupe de krautrock, début 70’, un groupe allemand. Y a du Massive Attack aussi parce que j’aime beaucoup le trip-hop. Un petit peu de chanson française. En fait, en fonction des sujets je varie un peu les tendances musicales.
Nous remercions Michaël Mention pour sa participation enthousiaste et pour nous avoir fait partager sa passion pour la musique. Son dernier livre est disponible :
“Les gentils” Michaël Mention EAN : 9782714497338 352 pages Belfond (02/02/2023).