Longue est la liste des projets du JAV Contreband emmené par Pascal Berne et sa petite trentaine de musicien(ne)s. Quelques souvenirs de concerts : “News of the world” en hommage à Queen et “Fascinating lady” en l’honneur d’Ella Fitzgerald au Crest Jazz Vocal, “Tout va bien dans le meilleur démon” autour de compositions de Thomas de Pourquery au RhinoJazz(s) et “Let’s Play” découvert à Valence et revisité à Crest… Certains ne resteront gravés que dans nos mémoires, d’autres le sont en compact disque.
Love is lost ouvre ce nouvel opus consacré à l’œuvre de David Bowie. Le puissant orchestre et le délicat chanteur David Linx* accueillent les mots parlés du poète Marlon Moore. Lui aussi tiré de The Next Day (2013), Where are you now nous happe dans une douce bienveillance. Entamé en scat subtil, le tube absolu de 1983, Let’s dance se poursuit en dialogue tour à tour tranquille ou endiablé entre chant et cuivres. Instrumental, Warszawa, (Low, 1977), conserve la majesté et la gravité de l’original. Avec son groove aussi implacable qu’impeccable, Fame, (Young Americans, 1975) marque le retour du chanteur qui s’amuse du grave à l’aigu face aux facéties des soufflants. Dans Life on Mars ? (Hunky Dory, 1971) la voix s’appuie sur un subtil tapis de cordes et de cuivres qui restitue la tension de l’original. Retour à The Next Day avec Dirty boys et sa montée en puissance. Les violons donnent à Heroes (1977) un air de musique de chambre du plus bel effet et servent d’écrin à la voix avant qu’elle ne convole avec les cuivres. Avec émotion, Lazarus (Blackstar, 2016) achève en majesté cet excellent album.
Depuis bien longtemps, le JAV Contreband s’est affranchi des frontières entre rock et jazz, et c’est tant mieux ! Il en va de même pour le mariage entre acoustique et électrique, vocal et instrumental, professionnels et amateurs qui sont désormais sa marque de fabrique. Difficile, sans le lire sur la pochette, de découvrir que l’orchestre et le chanteur n’ont pas enregistré ensemble, tant le résultat est éclatant !
Le visuel de Guillaume Saix allie modernité et sobriété en créant l’illusion d’une pochette cartonnée de vinyle. Le plaisir des yeux côtoie celui des oreilles à une époque où certains se contentent de sons compressés sans support visuel… En écoutant “Let’s Play”, on se remémore la gestuelle de David Linx et la magnificence de l’orchestre. Mais quand reverrons-nous le JAV Contreband en chair et en os ? D’autres projets ont déjà vu le jour avec Anne Sila en 2020, puis Sandra Nkaké en 2021…
Pour l’heure, le CD “Let’s Play” sortira officiellement chez Inouïe Distribution le 25 mars. Petits avant-goûts radiophoniques : lundi 22 à 20h30, dans “Autour de…” sur SOL fm 100,7 et jeudi 25 à 20h00 dans “Déclectic Jazz” sur Déclic Radio 101,1 fm. (voir la page A la Radio)
* 56 ans ce 22 mars !