chronique de CD

“made to measure” de Malcolm Potter

“Quand vous rencontrez quelqu’un,   n’oubliez
pas qu’il a un combat secret  dont vous n’avez
aucune idée”. Robin Williams

 

Jubilation!

Reprendre la route avec une bonne chanson. On the road again. A song on the way! Elan! Dynamique du nouvel essor. Avec des finesses harmoniques, des variations rythmiques, d’élégants et discrets passages de tempo binaires aux ternaires; puis retour au binaire débouchant sur le chorus du Fender d’Alfio Origlio. Marquages rythmiques frais et neufs

Ce CD de Malcolm Potter est une jubilation! Une joyeuse nouvelle au sortir du confinement, à l’orée de l’été.

Avec Malcolm Potter au chant à la contrebasse à la basse et à la trompette; Andy Barron à la batterie, Alfio Origlio et Fabrice Tarrel au Fender Rhodes ou au piano acoustique ; Dan Dumon aux guitares ; Vincent Stephan à la trompette ; Gaby Schenke au saxophone alto ; Ivan Baldet au saxophone ténor ; Jérome Nicolas au saxophone baryton et Dominique Gentet au sousaphone.

Try to be good. Il ya du Sting dans l’air du Beatles, du McCartney mais aussi du Robin Williams dans les paroles. Essaie d’être bon.  “Quand vous rencontrez quelqu’un n’oubliez pas qu’il a un combat secret dont vous n’avez aucune idée”. Non pas du bisounours, mais le plus intelligent de l’humanisme.

Us along the years : saveur des arrangements, de l’instrumentation, des chœurs, des recherches sonores. De l’expérience, du goût, de l’invention! Hommage à l’amour qui dure ; arrangements somptueux ; harmonies riches, avec une économie de moyen : petite formation cuivrée, mais des instrumentistes qui tous sont au service du projet. Arrangements jazz, couleur Beatles (on a connu ça dans When i’m sixty four par exemple) surprenant et frais.

Bonheur des chœurs dans A short note on the front door, sur des riffs de basse et de batterie qui swinguent pulsent, groovent, quel est le bon mot ? Tout cela je crois. Ligne de contrebasse en contrepoint. Il y a tout dans ce CD ; quel bonheur pour les oreilles et le cœur.

Meaningless odyssey, une interrogation sur le sens de notre voyage terrestre.

No scalp today, un cri de révolte des hommes qui respectent la terre. Les indiens, ancêtres de l’écologie avant l’heure.

Made to measure, titre éponyme du CD… un splendide costume taillé dans une étoffe élégante, faite de Fender trafiqué, d’expérimentation bruitiste, un long chorus au clavier. Malcolm ne craint pas les contrastes.

Délicatesse et repect. J’aimerai voir le monde à travers les yeux de ma fille. Through my daughter’s eyes. Ligne de basse à un intervalle de sixte de la voix. Belle facture, bel effet !

Comment ne pas prendre tous les titres les uns après les autres dans l’ordre où ils s’offrent, il y a une telle richesse et diversité dans ce CD !

Don’t you dare. Expérience jazz de Malcolm, Expérience de l’humain: “n’ai pas le toupet de me dire ce que je dois faire”. Et Malcolm sait faire un arrangement qui sonne, avec ses tutti, ses tenues, ses harmonies “en cloche”. Le chorus de Fabrice au clavier est plein de belles choses! Avec la juxtaposition des chorus, l’ambiance devient de plus en plus hot, on a envie de danser. Belle progression jusqu’à une fin explosive !

Mélancolie des guitares saturées; le monde se fait parfois inquiétant plus sombre, It rains. Plus rock.

 Effets sonores! Quelle richesse le son le mixage, etc. Malcolm est le seul maître d’œuvre. Chorus de batterie musique créative, les musiciens ont leur espace de liberté. Mariage des nappes sonores au Fender d’Alfio, et des chœurs de Potter. Douceur de la voix, robustesse de la rythmique. Plein de surprises.

We can dance pour sortir, jubilatoire et joyeux; Ambiance festive ! Oh, la poésie du sousaphone partant sur les chemins !

Il y a des forêts, des ruisseaux frais qui coulent dans les sous bois, des douceurs et des couleurs dans le CD et la voix de Malcolm Potter. Une énergie franche, joyeuse la grande santé et la grand sagesse de la fête.

Un CD qui devrait vous réjouir, et donner quelques “tubes” de l’été (si les programmateurs font leur travail d’investigation!)

Ont collaboré à cette chronique :