Les (gros) coups de cœur de l’automne (½)
Coup de foudre pour deux purs bijoux de néo-folk, l’un plus bluesy, l’autre plus soul et d’esprit symphonique, qui subliment le revival actuel de la pop seventies américaine, avec la merveilleuse découverte de Roxane Arnal, saisissante d’expressivité poétique et mélodique, tout comme nos amis du coin, les Uptown Lovers qui nous reviennent magistralement et entrent dans la cour des grands avec Care, qui sera pareillement parmi les musts de l’année.
Indispensables en tout cas pour entamer les soirées d’automne tamisées auprès du feu, avant de pousser les fauteuils et faire monter l’ambiance sur les nappes electro et les beat jazz house d’Emile Londonien. L’esprit sera alors à la fête et au partage, le groove s’installera pour prolonger la nuit avec l’extra cool duo DjeuhDjoah & Lieutenant Nicholson qui sont là pour nous mettre le smile, jouant des rythmes et des mots où, derrière leur tranquille nonchalance, les chansons nous glissent en loucedé des choses bien pertinentes. Quatre albums de qualité made in France, dans toute sa diversité créative !
ROXANE ARNAL feat. BAPTISTE BAILLY «Elior» (DixieFrog / PIAS)
Bien que l’on s’efforce souvent de ménager les superlatifs pour rester crédible, force est de constater qu’on tient là assurément l’une des plus belles découvertes de l’année. On croyait avoir à faire à une nouvelle venue, or l’on constate que Roxane Arnal chante du blue-folk depuis déjà dix ans, puisque c’est en 2012 que cette jeune autrice et compositrice s’est révélée (mais pas jusqu’à nous…) avec Beauty and the Beast, un duo formé avec son prof de guitare Michel Ghuzel et qui a d’emblée raflé cinq prix dans de grands festivals de référence. Mais c’est de sa rencontre il y a quatre ans avec le pianiste bourguignon Baptiste Bailly, qui a notamment étudié auprès de Rémi Ploton, et avec lequel elle s’est installée à Valencia (Espagne), qu’est né ce nouveau répertoire sous son nom. D’abord pour un premier EP, puis aujourd’hui avec ce splendide «Elior» où le duo a été rejoint par le batteur Antony Gatta et le guitariste-bassiste Clément Faure, sous la houlette du réputé ingé son britannique Duncan Roberts. Une équipe encore étoffée en studio lors de son retour en France, avec l’apport de trois autres guitaristes, l’excellent Joseph Champagnon, Jessie Lee Houllier, et Manu Bertrand aux dobro et weissenborn, mais aussi avec la contrebasse de Julien «Dédé» Pinel. Une parfaite osmose qui s’entend à l’écoute de ce premier «vrai» disque pour la chanteuse, petite blonde au physique à mi-chemin entre Angèle et Virginie Efira (ce qui ne gâche rien..) qui mène d’ailleurs en parallèle une carrière d’actrice qui lui a déjà valu le Prix du meilleur espoir féminin au Festival de Luchon. Mais loin des midinettes du cinéma qui s’essayent à la chanson et vice-versa, on l’aura compris, la surdouée Roxane Arnal révèle en musique son étonnante maturité et sa saisissante expressivité tant poétique que mélodique.
Nous renvoyant à la belle époque (encore et toujours ces fameuses seventies !) des Steevie Nicks (Fleetwood Mac) et autre Rickie Lee Jones, son néo-folk mâtiné de blue-jazz et de pop fait mouche à chaque fois. Comme dès l’intro avec I’ll fly away où le piano de Bailly sonne sur une rythmique appuyée, striée de guitare électrique (Champagnon) et riche de chœurs. Le sens de la mélodie resplendit sur le tubesque Come back to Me et son côté Sweet Home Alhabama typiquement ricain, tel encore le folk bluesy de Be the one you are, avec orgue et guitare en fond. Et si l’on compare souvent sa voix féérique à celle d’une Kate Bush et ses ambiances parfois à celles d’Agnès Obel, ces nobles références sautent à l’oreille sur Little Bird, une planante ballade aux synthés vaporeux, et bien sûr sur le titre éponyme Elior et son entêtant refrain, imparable au point de ne plus vous quitter. Court et bluesy avec un son plus country, September without rain fait briller la dobro et la weissenborn de Manu Bertrand sur un tempo plus lent et alangui, avec toujours de belles mélodies et des refrains accrocheurs mêlant la finesse vocale à celle du piano (Paint my Song) et où la fin rappelle encore nettement Kate Bush.
Et que dire de la superbe épure de Give it all away sur le tricot de guitare signé Champagnon, ou le très seventies No one knows my name façon Neil Young. L’ambiance est toujours à la Kate Bush sur Rushed to Fly avec une voix éthérée, lorgnant à mi-chemin entre Dylan et Fleetwood Mac sur l’accrocheuse folk-country de On the Road. Avant que l’album s’achève avec un bonus track, ce Mexicali Rose en forme de berceuse à l’ancienne où l’on pense cette fois beaucoup à l’univers suranné d’Alani dans cette ballade où la voix cristalline se marie aux volutes du Rhodes et son sustain appuyé de reverb’.
Voilà une production léchée et au superbe son avec, comme toujours chez DixieFrog, un emballage soigné dans une pochette avec le livret des textes et de belles photos. Vraiment un disque in-dis-pen-sable !
UPTOWN LOVERS «Care» (Obstinato / Inouies Distribution)
Autre parution indispensable, et toujours sur le créneau de ce néo-folk qui sublime actuellement l’art du revival, le nouvel opus de nos amis lyonnais d’Uptown Lovers agit comme un coup de foudre illuminant notre automne. Au risque de se répéter -puisque nous avons été très explicites tout dernièrement dans la chronique de leur concert (voir ici) qui nous a sincèrement ébloui- voilà une autre pure merveille qui s’inscrit dans la beauté que nous avions déjà relevée à l’écoute de leur précédent “By your Side”, enfonçant ainsi le clou et plaçant la formation (à géométrie très variable, budget oblige…) emmenée par le couple Benjamin Gouhier– Manon Cluzel dans la cour des grands. Grand comme l’est indéniablement la qualité de leurs compos au sens mélodique inné, grand comme l’est le casting ici rassemblé au mythique studio de l’Hacienda et réunissant quelque seize musiciens parmi les incontournables de la place, grand enfin comme peut l’être le cœur de ces amoureux notoires et partageurs qui sous-titrent leur bien nommé «Care» d’une phrase en guise d’aphorisme, appliqué ici en leçon de vie par la musique : «S’autoriser à être heureux, prendre soin des autres et de soi-même». Une devise respectée à la lettre au travers de dix titres originaux en à peine trente cinq minutes suffisamment intenses pour ne donner qu’une envie, celle de les repasser en boucle intégrale «all the time» pour reprendre le titre le plus tubesquement addictif de l’opus, même si bien d’autres le sont tout autant -et dans une belle diversité de registres- tous aussi profondément entêtants.
L’intro, comme d’hab en forme d’ouverture purement instrumentale, met d’office au parfum de cette sonorité seventies qui fait leur signature unique, la guitare ouvrant de grands espaces acoustiques tandis que pas moins de huit voix chorales impriment la touche psychédélique de l’époque. C’est instinctivement enchanteur, comme la flûte de Boris Pokora qui mène la ballade nonchalante du superbe Born et son refrain charmeur, portée par le groove tranquille de la grosse basse tenue par Basile Mouton sur les percus de la redoutable paire de paluches des «Tikétak» Matthieu Manach et David Doris. Le son vintage est assuré par l’orgue de David Bressat tandis que Manon apporte le grain soul qui convient.
Autre particularité remarquable d’Uptown Lovers, la notion symphonique qu’elle soit rock ou baroque qu’ils infusent dans leur musique, par l’élégant violoncelle de Maud Fournier pour l’occasion magnifié au sein d’un vrai quatuor, avec les violons d’Anne Chouvel et de Jason Henoc, et l’alto de Vincent Verhoeven. Ils ouvrent le fameux Care avant que ce soient les cordes de la guitare de Benjamin qui ourlent toute en douceur ce chant en forme de berceuse empreinte de bienveillance. La voix de Manon sonne d’une présence touchante et toujours parfaite dans ses propres contre-chants.Le cello semble lui aussi chanter sur cette sorte de valse lente, comme sur un manège enchanté au final suspendu.
Uptown Lovers c’est aussi,à l’image de la signature vocale de Manon, cette constante alternance entre douceur et fougue, et voilà le très rythmique Burnin’ Blood, où basse et batterie-avec Josselin Soutrenon des Buttshakers aux baguettes- développent un groove bien R&B. Syncopé et toujours avec c’est art du refrain qui imprime, ce morceau est breaké par la guitare de Benji dont le style et le son flirte avec George Benson. Elle se fera plus jazz-rock pour suivre la vélocité de la basse et la rythmique métronomique avec son étourdissante tournerie sur le très péchu Reat me Right, donnant l’opportunité à Manon d’exprimer sa hargne plus rock, percutante comme le sont les réponses des soul backing vocals d’Anaïs Laugier, Jordi Tisserand et Pierric Tailler.
On se remet de cette fougue avec une autre berceuse, la douce ballade folk de Fears dans la profondeur sublime du violoncelle de Maud. Mais pas le temps de trop s’alanguir dans cet instant divin, les Tikétak nous extirpent de la rêverie au son fracassant de leurs percus afro-tribales, une virgule instrumentale qui va servir d’intro directe à la bombinette placée au cœur de l’album, ce All the Time qui est un bonheur en matière de groove léger et aérien, sexy funky avec la sensualité d’une voix soul et des chœurs montant en paliers vers le ciel, sous la férule des synthés vintage de Bressat. Assez court pour un tel hit qui pourrait tourner ad libitum, on ne peut s’empêcher de le repasser plusieurs fois de suite tant il est irrésistible et fait un bien fou en mettant la pêche, vous jugerez par vous mêmes !
Ainsi regonflé, l’intro de guitare du single Don’t let me go, tubesque lui aussi, peut sans souci nous remmener dans les limbes d’un Robert Plant chez Led Zep, ce cristallin des cordes dans l’intro qui démarre cash par le refrain et qui va, là encore, nous imprimer durablement. Mêlant le chant soul-rock de Manon qui envoie du lourd (on adore la fin avec ses percutants contre-chants), ce titre est lui aussi breaké par une guitare avec des riffs tout à fait dans l’esprit d’un certain rock-US.
En guise de «end of the story» pour reprendre un de leurs précédents titres, c’est la douceur nimbée de nostalgie qui vient parachever cette précieuse galette, avec My Mind qui croise voix et violoncelle, pour un sublime final en mode sympho avec les trois violons.
On l’aura compris, voilà un disque touché par la grâce, lui aussi indispensable pour finir cette sombre année en honorant la beauté.
EMILE LONDONIEN «Jazz Contenders»(Omezis /Believe / Naïve)
En découvrant il y a quelques mois Emile Londonien, j’ai bien ri en subodorant une sorte de private joke à l’endroit du saxophoniste Emile Parisien. Et c’est bien de cela qu’il s’agit, les jeunes compères de ce trio faisant là à la fois un clin d’œil marrant à leur ami, tout en dévoilant judicieusement leur appétence pour la scène anglaise en général et londonienne en particulier, et cette fameuse culture du «clubbing» qui marie jazz et house music à destination des dance floors.
Nils Boyny (claviers, piano), Matthieu Drago (drums) et Théo Tritsch (basse) se sont rencontrés au Conservatoire de Strasbourg et ont intégré la scène locale via le collectif Omezis animé par Matthieu. Très vite, leur musique a retenu l’attention de plusieurs grands festivals (Montreux, Jazz à Vienne qui les a intégré à la compil’ Past & Future) dont le Worldwilde Festival de Sète où ils ont tapé dans l’œil du célèbre DJ et producteur Gilles Peterson qui s’y connaît en la matière.
Il faut dire qu’effectivement, dès la première écoute de ce «Jazz Contenders», EP «carte de visite» du groupe, on a eu nous aussi l’oreille instinctivement dressée, tant ce créneau spécifique de la musique electro nous émoustille, et qu’il est assez rare d’y trouver des frenchies, les nombreuses compil’ étiquetées lounge groove, ambiant, jazz-house ou chill-out publiées depuis leur avènement à la fin des années 90 grâce à des labels en formes de niches, nous ayant surtout fait découvrir moult projets excitants, pour la plupart anglo-saxons voire nord-européens, mais souvent intra-studio, fantomatiques, et non destinés à la scène live.
On plonge donc avec délice dans le down-tempo qui ouvre ce mini-album de cinq titres par East Town, avec son piano léger et aérien comme les nappes de synthés qui l’enveloppent. La rythmique des drums est décalée et délibérément brinquebalante comme le veut l’art du broking beat, ces syncopes toujours sur le fil mais qui ont la prouesse de retomber bien sur leurs pattes. Un gros travail de batteur, soutenu par la rondeur de la basse sur une ligne électro répétitive qui finie par déboucher sur de fougueuses enveloppées, avant de redescendre dans une sérénité apaisante. Une basse dont le tricot à grosses mailles donne le tempo sur Missing Arrow où, sur fond de nappes synthétiques de rigueur, la batterie passe en mode jungle-beat, posant le décor sonore dans lequel déboule en guest un grand pote de la tribu, le saxophoniste Léon Phal, qu’on aime pour la chaleur enveloppante du son quand il s’élance -comme il fait avec son propre quintet- dans des chorus volubiles et chantants, bien souvent échevelés. Il entraîne ici ses camarades de jeu vers un lâcher-prise général, comme aux grandes heures du jazz-rock instrumental. Le jungle-beat devient ininterrompu sur Skylight qui suit, avec un gros travail sur le son des multiples effets qui nourrissent ces boucles répétitives, reliant toujours une lourde basse, un piano et des nappes de claviers électro. Des nappes éthérées et planantes qui servent d’écrin à une basse très métallique et claquante sur The Docks, où le piano qui égrènent les notes se fait lui plus jazzy.
Mais le «hit» en puissance de cet EP réside sans doute dans le dernier titre, Contenders, où revient dans la boucle Léon Phal qui s’incruste par un long chorus sur ce beat technoîde et répétitif. Un électro groove qui arrive par vagues montantes et martèle le tempo avec entêtement. Pas de doute, voilà qui fait son effet et rend impatient d’entendre la suite, un premier LP «Legacy» prévu pour février 2023 et qui réunira à leurs côtés trois pointures du sax, Léon Phal bien sûr, Thomas de Pourquery himself, et….Emile Parisien qui a de l’humour et n’est pas rancunier ! En espérant d’ici là les voir revenir sur scène dans la région, après avoir raté leurs passages à Woodstower (because Batôjazz…) puis à Un Doua de Jazz (because Rhino…). Avec des festivals qui souvent se chevauchent, on ne peut pas être partout, que voulez-vous…
DJEUHDJOAH & LIEUTENANT NICHOLSON «Aimez ces airs 2+» (Hot Casa Records)
Faisant suite tel un diptyque au «Aimez ces airs» paru en 2019, ce nouvel album «de plus» est le troisième que le duo de potos DjeuhDjoah et Lieutenant Nicholson publie en sept ans. Une paire de compères complémentaires, avec la voix grave et profonde de Georges-Olivier alias DjeuhDjoah, originaire de Dakar et qui a grandi entre France, Cameroun et Sénégal, lointain parent de l’illustre Francis Bebey et dont les influences croisent aussi bien l’Afrique que la légèreté nonchalante et lunaire d’un Matthieu Bogaert, et celle plus fine en aigu et tout aussi suave du Lieutenant Nicholson, alias Nicolas Voulzy, l’un des quatre fils du célèbre Laurent qui lui a donné ce surnom et sûrement transmis son talent de mélodiste. Un duo éminemment solaire au vu de leurs origines respectives et des musiques qu’ils entrecroisent dans leurs compos mêlant electro, funk, soul, afrobeat et bossa, langue française et culture caribéenne (créole de la Guadeloupe et de la Martinique), autant de chansons (quinze ici) à la fois dansantes et parlantes. Car derrière la légèreté affichée, on y décèle beaucoup de pertinence pour évoquer nombre de sujets sociétaux bien actuels, d’un éloge de la lenteur bien venu (Pas si vite) dans ce monde de course en avant frénétique, au souci écologique (Coeur de Béton, et surtout l’excellent Planète), en passant par le toc de l’univers virtuel du Net (Clic) ou encore les violences policières vécues par certains (Police, Raie Publique).
Enregistré au studio du Triangle des Bermudes avec Lieutenant Nicholson lui-même aux manettes pour la réalisation et le mixage, cet album -conçu musicalement dans un esprit electro analogique mariant synthés rétro-futuristes et chaloupé afro- émet de good vibrations tout en faisant sourire par ses nombreux jeux de mots à l’humour tendre. On y entend des invités déjà croisés au sein de la bande de Guts dont on parlait dernièrement, tel Florian Pellissier au piano et Prophet, David Walters au chant pour un titre créole (Bwé Dlo),et une efficace section cuivres parmi laquelle Antoine Berjeaut qui brille à la trompette et au bugle.
On aime d’ailleurs beaucoup ces attaques cuivrées typiques de l’afrobeat et du funk, comme dès l’intro sur le tubesque Pas si vite avec son groove hyper fun et son beat électro qui invite à la danse, ses chœurs enfantins et la belle unité complémentaire des voix des deux lascars. Des cuivres festifs qui donnent le tempo disco-funky et saccadé sur Cœur de Béton qui, sur fond de sirènes urbaines, évoque les problèmes écologiques, sujet grave évoqué encore avec drôlerie dans Planète (la liste des j’adore / j’adhère…), également tubesque avec son refrain très accrocheur et la rythmique funky de la guitare. Des jeux de mots (ça caille.. pirinha, pas de soleil…, c’est chic… au Buarque) que l’on retrouvent dans l’entêtante bossa de Caïpirinha (du nom d’un populaire cocktail brésilien), avec des associations qui font mouche comme dans Clic, satire sur l’époque Internet et la tyrannie des «like» et des «followers» (clique ici, clique là, clique encore… t’as combien d’amis ? Et d’amis d’amis ?…).
A noter parmi toutes ces chansons qui chacune ont leur attrait, une reprise (la seule) de Né quelque part de Maxime Leforestier, un texte qui leur correspond bien et dont ils offrent une version avec beat synthétique et répétitif sur fond de trompette bouchée, une trompette électro façon Miles que l’on retrouve sur le titre de clôture, un remix de leur précédent Aimé Césaire, signé Cool Affair, où elle s’immisce par touches vaporeuses dans ce down tempo très enveloppant.
“J’adore et j’adhère” à ce disque qui va assurément réchauffer notre hiver, comme ceux de la seconde partie de nos sélections automnales en catégorie world groove que l’on vous présentera la semaine prochaine. Et comme pour Emile Londonien, on espère aussi avoir l’opportunité de voir dès que possible le sympathique duo sur l’une de nos scènes régionales…