29/06/2021 – Jazz à Vienne rend hommage à Michel Petrucciani : bavardage vespéral

29/06/2021 – Jazz à Vienne rend hommage à Michel Petrucciani : bavardage vespéral

Pour terminer l’après-midi sur les terrasses de la maison du festival, Jazz à Vienne propose, sous la houlette de Christian Ferreboeuf, une session d’écoute commentée en compagnie de Jean-Paul Boutellier, fondateur de Jazz à Vienne, Aldo Romano, ami et complice de la première heure de Michel Petrucciani, Franck Avitabile et Laurent Coulondre, tous deux pianistes qui se produiront ce soir au théâtre antique.

Chacun évoque sa première rencontre, physique ou seulement auditive, avec Michel Petrucciani : inopinée dans une chapelle à Puget-Ville pour Aldo Romano qui se retrouve quelques jours plus tard à ses côtés lors de sa première session en studio sans jamais l’avoir entendu. Il comprend instantanément à quel géant il a affaire et ne tarde pas à le présenter à son producteur Jean-Jacques Pussiau, fondateur (entre autres) du label OWL qui publiera les trois premiers albums de Michel Petrucciani. Aldo Romano évoque ses premiers par à Nice, et notamment le bœuf mémorable de 18h00 qui laisse pantois tous les musiciens présents, toutes nationalités confondues, et il paraît qu’il y avait des pointures. Maurice Vander n’aurait pas pu retenir ses larmes.

Pour Franck Avitabile, la première pierre qui marque le chemin qu’ils ont partagé est le duo avec Lee Konitz « I hear a rhapsody« . Quant à Laurent Coulondre, il n’a découvert Michel Petrucciani qu’après sa disparition.

Jean-Paul Boutellier évoque le premier concert avec Martial Solal en 1981 dans la Drôme ; Michel Petrucciani sera invité dès la deuxième édition de Jazz à Vienne en 1982 et il s’y produira six fois. Cette première apparition à Jazz à Vienne sera l’occasion d’une rencontre avec Freddie Hubbard, avec qui il reviendra en 1984.

Pour illustrer ces propos, Christian Ferreboeuf propose d’écouter Amalgame figurant sur le premier album de Michel Petrucciani, composition d’Aldo Romano à laquelle celui-ci préfère nous faire écouter Gattito, hommage à Gato Barbieri.

S’ensuit un court débat sur le fait que certains pianistes sont reconnaissables dès la première note, les avis différant à propos de Michel Petrucciani ; une version très personnelle et caractéristique de In a sentimental mood met tout le monde d’accord.

Le programme de la soirée à été mis au point par François Lacharme, président de l’Académie de Jazz.

Profitant d’un moment d’inattention, Aldo Romano branche son portable et nous passe une session de répétition avec Michel Petrucciani dans son appartement de Brooklyn enregistrée …… l’année de naissance de Laurent Coulondre. Un vent d’émotion passe sur l’assistance.

Avant de se quitter, chacun évoque un souvenir particulier à propos de Michel Petrucciani : Jean-Paul Boutellier se remémore le dernier concert à Vienne avec Miroslav Vitous, pas facile, mais qui s’est terminé en apothéose. Laurent Coulondre garde un souvenir inoubliable des moments passés avec la famille du pianiste, et tout particulièrement Alexandre et Marie-Laure. Enfin, Franck Avitabile raconte que, grand admirateur, il avait relevé d’innombrables morceaux, dont un solo sur Beautiful Love qu’il s’est appliqué à reproduire à la note près devant Michel Petrucciani, qui l’a blâmé d’avoir choisi un solo « bourré de pains ».

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