13/11/2021 – Leïla Martial et NDima au Musée des Confluences – Äkä – Free Voices of Forest

13/11/2021 – Leïla Martial et NDima au Musée des Confluences – Äkä – Free Voices of Forest

Parenthèse d’humanité

Sous la direction artistique de Sorel Eta depuis 18 ans, le groupe NDima (forêt en langue äkä) diffuse sur tous les continents la culture de ce peuple pygmée, pour la faire connaître et pour sensibiliser le monde aux menaces qui pèsent sur lui.

Les Äkä ont des chants pour tous les sujets, qu’il s’agisse d’accompagner les tâches de la vie quotidienne en forêt, d’évoquer les tracas de la vie familiale, ou de dénoncer les traumatismes intimes tels que les violences sexuelles ou collectifs comme la déforestation qui les prive progressivement et inexorablement de leur milieu de vie naturel et traditionnel. Ces chants ont également une dimension mystique et maintiennent le lien entre les vivants et l’esprit des disparus.

Cet été au festival Crest Jazz, Leïla Martial avait évoqué avec une intense émotion son expérience au sein du peuple Äkä, pour les liens authentiques qui s’étaient noués entre eux, et pour la spontanéité naturelle de leur pratique du chant polyphonique, où elle a su puiser une source d’inspiration fondamentale dans son travail sur la voix.

Eric Perez à la voix et aux percussions et Rémi Leclerc à la voix, aux body-percussions et au clavier, accompagnent Leïla Martial dans ce projet de partage et de complémentarité. Chaque culture met l’autre en avant, l’enrichit de sons et rythmes inattendus. Chacun puise dans ses racines. Et franchement, une chanson traditionnelle en langue d’oc propulsée par les percussions corporelles et les yodels pygmées, ça ravit toutes les oreilles. Ambiances urbaines vrombissantes et chants des forêts tropicales font aussi plus que bon ménage : ils s’entremêlent et créent un monde harmonique inédit et d’une grande beauté musicale. La ballade interprétée en rappel par les huit voix combinées dans la même respiration était un pur bonheur.

La fusion laisse aussi des espaces d’expression aux uns ou aux autres, Leïla Martial en trio pour un ou deux titres de sa composition, NDima pour quelques danses originales, saynètes ardentes, ou musiques rares comme ce morceau incroyable au Mbela ou arc à bouche, arc musical spécifique au peuple Äkä, qui présente la singularité d’également servir pour la chasse.

S’il fallait une démonstration que la musique est un vecteur privilégié du rapprochement des peuples, même les plus éloignés, le dialogue culturel qui s’est tenu ce soir sur la scène du Musée des Confluences en est certainement un des meilleurs exemples.

 

NDIMA (peuple Aka de la République du Congo)
Voix : Angélique Manongo, Emile Koule et Espérance Moundanga
Voix, percussions : Gaston Motambo et Michel Kossi
Direction artistique, percussions : Sorel Eta

Voix, composition : Leïla Martial
Voix, body-percussions, clavier, composition : Rémi Leclerc
Voix, percussions, compositions : Eric Perez

Le Musée des Confluence est coproducteur de cette création.

Auteurs/autrices