Voix aérienne posée sur une note unique répétée au piano par Christophe Waldner, Lou Rivaille entame le set avec Illusion. La note se fait accords, Cyril Billot et sa contrebasse entrent discrètement dans le jeu pour une courte improvisation en duo, puis c’est au tour de Maxime Mary de poser délicatement ses cymbales sur le rythme régulier. Rémi Flambard vient compléter la formation, tout aussi aérien que la voix avec laquelle la trompette se fond. Dès les premières mesures, le quintet est dans son concert, fait de compositions originales où les nombreuses plages d’improvisation très courtes s’imbriquent dans les thèmes. Et quand la trompette prend son premier solo, la voix, toujours proche, enrichit les accords de la section rythmique ou prolonge les phrases de la trompette. Elliavir’s dream démarre par une introduction soyeuse à la trompette. Le son remplit la scène.
Lou Rivaille prend le temps de nous faire partager la genèse de ses compositions, et en particulier sa Bretagne natale qui est une source d’inspiration sans cesse renouvelée. Ker Sin en est la preuve.
Chaque intervention de Christophe Waldner apporte une lumière différente sur les arrangements ; ses chorus sont un régal d’énergie et de délicatesse.
Pour le morceau suivant, aux ambiances mouvantes, Maxime Mary a droit à deux improvisations : la première réservée aux cymbales, la seconde consacrée aux peaux, portée par un tutti enthousiaste.
Walking in the air nous téléporte dans l’univers des dessins animés, à la poursuite d’un bonhomme de neige qui joue les Pinocchio. L’intro voix-trompette-kalimba est délectable.
Le set se termine avec Once upon a land, conclu par un chorus de trompette lumineux.
Au service des structures atypiques des compositions de Lou Rivaille, chaque instrument est un véritable trait d’union ; la symbiose est d’autant plus admirable que ce concert est le second de la formation.
Cette musique nous fait rêver.
