10/01/2023 – Mario Stantchev New Bulgarian Trio à l’Opéra Underground

10/01/2023 – Mario Stantchev New Bulgarian Trio à l’Opéra Underground

C’est un trio de présentateurs qui accueille le nombreux public présent ce mardi soir sur les chaises de l’Opéra Underground. Le pianiste François Mardirossian et le conférencier Camille Rhonat encadrent  Richard Robert, le directeur du lieu. Ils nous présentent cette semaine baptisée « Piano Underground ». Camille avait partagé à midi sa passion pour Thelonious Monk (suivront Glenn Gould et Sun Ra). François évoque ses cinq concerts programmés d’ici vendredi. Richard nous présente la semaine et le concert du jour : le nouveau trio bulgare du pianiste Mario Stantchev.

Dimitar Karamfilov est à la contrebasse, Hristo Yotsov à batterie. Mario Stantchev entame au piano un Blue Monk  de haute volée. Ses amis bulgares, arrivés à Lyon la veille, ont tôt fait de retrouver leurs marques. Bye-Ya, Bemsha Swing, Pannonica se succèdent sans temps mort, le public ayant à peine le temps d’applaudir entre les morceaux. Après les remerciements de rigueur, Mario nous présente le programme en évoquant l’enregistrement de l’album « Monk and more » réalisé en 2020 à Sofia et sorti chez OUCH en vinyle et CRISTAL RECORDS en cd. C’est à une suite que nous invite ensuite le pianiste. Composé pour l’occasion, le solo Opéra Underground précède Little Rootie Tootie lié à  Ugly Beauty interprétés en trio pour se conclure en piano solo. Un somptueux ‘Round Midnight (Absent de l’album… Quelle frustration !) scintille discrètement avant de briller de tous ses feux. Pas une seconde de répit et Left Hand, thème de Mario, évoque le jeu unique de Thelonious.  Lulu’s Back in Town, mené tambours battants,  nous permet à peine de nous remettre de nos émotions pour parachever le set… En rappel, concluant en beauté le concert, I Mean You donne au trio l’opportunité de donner de la voix en scandant le titre !

Si le trio piano/contrebasse/batterie serait pour nombre d’entre nous, la formule idéal(isé)e du jazz, force est de reconnaître que ces trois-là n’ont eu de cesse de nous montrer la pertinence de l’hypothèse ! Du grand art que ces trois maîtres au travail en toute complicité avec, certes, un leader, mais qui laisse de l’espace à ses acolytes, n’hésitant pas à délaisser le Steinway pour  se retirer en fond de scène ou s’approcher d’eux quand ils deviennent solistes ou duettistes ! Dimitar affiche en permanence un jovial sourire qui contraste avec l’apparente impassibilité de Hristo. On ne peut s’empêcher de penser à Monk, voguant entre exubérance et introversion…

On avait pu entendre une partie du projet en piano solo lors du festival « Jazz sur les places » cet été. C’était déjà du bonheur, mais ce soir on a tutoyé les sommets. La fougue et l’enthousiasme des musiciens ont fait honneur à la mémoire du « grand maître de la musique du XXe siècle, une des plus belles, plus intéressantes musiques écrites au XXe siècle, le grand Thelonious Monk », dixit Mario Stantchev…

Voir la captation de Yves Dugas

 

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