21/03/2023 – Louise Jallu Quartet au festival Jazz(e) à Montbrison

21/03/2023 – Louise Jallu Quartet au festival Jazz(e) à Montbrison

Le quartet de Louise Jallu clôture le festival de Jazz(e) à Montbrison. Sont présents pour l’occasion le sous préfet ainsi que le maire pour remercier chaleureusement le directeur du théâtre des Pénitents et des affaires culturelles de la ville durant 6 années, Henri Dalem, quittant ses fonctions pour rejoindre Blagnac. La régie y va d’une petite note d’humour avec un extrait de la chanson de Daniel Balavoine, vous aurez deviné le titre (je m’appelle Henri).

Mais revenons à la révolution qui nous attend ce soir avec le projet de Louise Jallu autour du Tango et de Piazzolla. Arthur Henn à la contrebasse installe Tanguedia bientôt rejoint par le piano jouant une main sur les cordes. Le tempo varie et Arthur jongle en jouant sur les cordes de l‘instrument tout en percutant avec la même main, entre deux notes, le dos de l’instrument. Et ce n’est que l’échauffement.

Deux ans après le centenaire d’Astor Piazzolla, Louise continue de le célébrer en faisant corps avec son bandonéon et en considérant ses morceaux comme des standards qu’elle fait évoluer à merveille. Piazzolla disait « En Argentine tout peut changer sauf le tango. J’ai essayé de le changer, j’ai eu beaucoup de problèmes. Ceux qui viennent m’écouter savent qu’ils vont écouter une musique nouvelle. »

Grégoire Letouvet au Fender Rhodes introduit Soledad ; le bandonéon s’exprime avec beaucoup d’intensité sous les doigts de Louise accompagné par le violon, continuant la progression du niveau instrumental de chacun. Puis une ambiance de thriller installe Buenos Aires Hora Cero sur des bruits de pas, un chien qui jappe, une sirène de police au loin accompagné par le piano cette fois. Pizzicati de Mathias Levy sur son violon, Arthur fait rebondir son archet avec maestria sur sa contrebasse et Louise ramène le thème bien connu.

Tristezas de un doble A (hommage à Alfred Arnold, grand facteur de bandonéons) débute au bandonéon sur lequel Louise va chercher des sons surprenants. Nous enchaînons avec Adios Nonino avec de beaux glissandos sur la grand-mère mêlés à des harmoniques ainsi que de belles envolées au piano et au Fender Rhodes. Sur Lo que vendra c’est au tour de Mathias de se lancer yeux fermés dans une maîtrise absolue, les doigts courant sur le manche, l’archet rebondissant dans une distorsion du thème ; quelques crins en subissent les conséquences.

Oblivion nous ramène un peu plus près du thème original de Piazzolla puis, pour la joie du public, Libertango sur lequel à nouveau tous se partagent le thème avec une belle énergie.

Chaleureusement rappelés, les musiciens terminent avec Los sueños nous laissant songeurs !

Le quartet jongle avec les mélodies, se passent la parole et se superposent avec brio et cerise sur le gâteau, chaque instrumentiste a son moment de gloire dans un long solo où il peut exprimer toute sa liberté et virtuosité.

 

Encore une petite citation de Piazzolla pour finir. « Ceux qui viennent m’écouter aiment Bartok, Starvinsky, et toutes les musiques contemporaines. J’aime la musique lorsqu’elle interroge. » Louise Jallu continue dans cette veine et réussit à merveille.

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