07/04/2023 – Noé Clerc trio et Aki au festival Jazz en Avril à Roanne

07/04/2023 – Noé Clerc trio et Aki au festival Jazz en Avril à Roanne

Jazz en Avril accueille en première partie ce soir, au Diapason de Roanne, l’accordéoniste Noé Clerc et ses compositions dans un trio intimiste.

Le thème des deux premiers morceaux est la nature et l’esprit contemplatif. Premières pluies débute avec un son répétitif à l’accordéon représentant bien les gouttes de pluie qui tombent avant l’averse puis l’orage. Enchaînement sur Blue Montains , exprimant les différentes couleurs au cours d’une journée. Comme ce sera souvent le cas, l’accordéon introduit le morceau, ici avec presque un son d’orgue, une improvisation à la contrebasse par Clément Daldosso soutenu par des arpèges à l’accordéon amenant sur un crescendo du trio qui se défoule et sourit de bonheur. A la batterie Elie Martin-Charrière jongle tour à tour avec les balais, les fagots puis les baguettes pour un son plus percussif avec des rythmes très décalés. Il aime jouer avec les sonorités en ajoutant des petites percussions posées sur ses peaux, voire sa bouteille d’eau avec un bouchon métallique.

Le ton est donné, la liberté est présente et le plaisir de jouer ensemble et de partager leur musique avec le public aussi.

Suit un morceau sans titre, encore au stade de l’expérience, aux rythmes compliqués, Cansón (chanson en occitan). Noé délaisse son accordéon pour un accordina dont les aigus rappelent les cris d’appel des bergers, accompagné par les mains d’Elie sur les peaux de ses toms sur un rythme très chaloupé. La Malka est introduit cette fois avec délicatesse par les fagots d’Elie sur les cymbales. Une très belle improvisation du contrebassiste rejoint par l’accordéon lui répondant très finement.

Voilà le trio qui s’approprie une valse musette de Jo Privat, La Mystérieuse, à la carrure très déstabilisante, avant de rejoindre l’Arménie avec Arapkir Bar, une version supplémentaire pour cette mélodie ayant traversé les siècles dans des versions très différentes amenée par la contrebasse et se terminant par un chorus d’enfer d’Elie applaudi chaleureusement par le public. Obsession termine ce set, tout est dit dans le titre, les ritournelles se poursuivent et on ne sait pas qui de l’accordéon ou de la batterie mène la danse.

Nous terminons en rappel avec le Blues des cigales, toujours dans une énergie et un partage d’une musique à la palette large passant par le blues, le jazz contemporain, les musiques impressionnistes et traditionnelles. Belle découverte.

 

En deuxième partie AKI, nouveau groupe de la chanteuse suisse Lucia Cadotsch tout de noir vêtue entourée de Manuel Schmiedel au piano, Phil Donkin à la contrebasse et James Maddren à la batterie. Une belle écoute entre des musiciens talentueux et de belles improvisations de chacun mais beaucoup de retenue dans la voix de Lucia qui me (nous) laisse avec un sentiment de frustration, attendant à chaque nouveau morceau une étincelle qui ne vient pas. Dommage car tous les ingrédients sont là pour un jazz intime et épuré qui touche au cœur. Le projet doit peut-être mûrir encore un peu.

Auteurs/autrices