L’Emile, et une nuit …
A minuit venu, quoi de mieux pour un after chaleureux que de s’engouffrer dans la bonbonnière du Club de Minuit où le trio strasbourgeois Emile Londonien offrait un set electro-groove vibrant, sensuel et terriblement accrocheur, confirmant en live tout le bien qu’on a pensé à l’écoute de leur nouvel album Legacy, après que nous ayons placé l’EP Jazz Contenders qui les a révélés dans notre best-of 2022.
Après une soirée rincée en continu par des pluies diluviennes sur le théâtre antique où se produisaient Dom & JD Beck puis Jacob Collier, on trouvait refuge au sec dans l’antre du petit théâtre à l’italienne de Vienne où le festival installe traditionnellement son Club de Minuit. Un décor baroque, intimiste et chaleureux, qui contraste joliment avec la modernité très actuelle des artistes qui y sont programmés, comme ce soir avec le trio strasbourgeois Emile Londonien, l’une des dernières sensations de la fameuse french touch en matière d’électro-groove.
Si dès la première écoute de leur EP carte de visite «Jazz Contenders» (voir ici), à l’automne dernier, j’ai été d’emblée séduit par leur univers sonore en plaçant l’opus dans mon best-of de 2022, la sortie en ce début d’année de leur premier «vrai» LP «Legacy» (voir ici) a enfoncé le clou et propulse désormais le trio composé par Nils Boyny aux claviers, Théo Tritsch à la basse et Matthieu Drago à la batterie, parmi les groupes les plus accrocheurs du moment sur ce créneau où règnent en maîtres les anglo-saxons. Notamment ceux d’outre-Manche, et ce n’est pas pour rien que nos frenchies ont choisi de s’appeler Emile Londonien tant leurs compos trouvent leur essence dans toutes les tendances émergentes qui font des clubs de la capitale britannique le creuset incontestable des musiques actuelles, et particulièrement des multiples genres qui depuis les nineties révolutionnent sans cesse le genre «jazz».
Une musique faites pour le dance-floor, croisant subtilement jazz contemporain, down tempo alangui, deep-house suave, hip-hop, afrobeat, jungle…qui a trouvé au Club de Minuit son cocon idéal (le son y est nickel, les lumières toujours soignées et le rapport scène-salle adéquat) pour nous distiller ses good vibrations durant une grosse heure. Entre installation de climats atmosphériques propices à la zénitude sous les doigts du pianiste-claviériste, groove appuyé par les lignes prégnantes de la basse qui nous a offert au milieu du set un long solo aux résonances oniriques, fougueuses montées en puissance rythmique par les baguettes tonitruantes du faramineux Matthieu Drago, impressionnant dans sa maîtrise du broken-beat qui nous a époustouflé par la précision de son travail et l’énergie qu’il déploie sans relâche, pas de doute, voir et entendre Emile Londonien en live -ce que j’attendais avec impatience- est un pur régal vibratoire. Vous m’avez compris, à ne surtout pas manquer si vous les voyez programmés près de chez vous !