09/07/2023 – Alfio Origlio & Célia Kameni Quartet à Jazz à Vienne

09/07/2023 – Alfio Origlio & Célia Kameni Quartet à Jazz à Vienne

Beaucoup d’émotion pour cette soirée Alfio Origlio et Célia Kameni. Après quelques années de collaboration sur ce projet piano voix, le pianiste et la chanteuse semblent arrivés au bout de leur recherche ou tout au moins ressentent la nécessité d’une pause pour s’ouvrir chacun de leur côté vers des horizons différents. Il en est ainsi des carrières artistiques qui convergent ou divergent au gré des orientations des créateurs en fonction de l’histoire de chacun. La rencontre était belle, mais elle a vécu, chacun va reprendre sa route vers d’autres belles aventures, c’est tout ce qu’on leur souhaite.

Le batteur Zaza Desiderio et le contrebassiste plus récemment arrivé Marcel Bottaro sont également saisi par l’émotion du moment ce qui va donner des teintes émotionnelles particulières à ce concert. La cohérence du groupe immédiatement perceptible est révélatrice d’une longue pratique ensemble même le contrebassiste le dernier arrivé dans le projet se coule avec bonheur dans le courant porteur du piano et de la batterie. On ne dira jamais assez combien la voix de Célia Kameni nous charme, entre les rives rythmiques de la contrebasse et de la batterie sa voix douce et expressive coule comme l’eau d’une rivière de montagne qui se joue des obstacles prend son temps et ondule dans les prairies, accélère dans les rochers, les contourne les enveloppe. Le piano est toujours là pour porter, soutenir inciter la voix.

Alfio Origlio prend des chorus où sa sensibilité affleure, du grand Alfio. Les titres défilent, Norwegian Wood (Beatles), Caravan (Juan Tizol, Duke Ellington), Le blues indolent (Jeanne Moreau), Rezvani, There will be no love dying (Gregory Porter). Les improvisations du pianiste et de la chanteuse sont autant de moments de grâce offert au public qui ne laisse de manifester son ravissement. Les autres musiciens ne sont pas en reste avec un chorus magique et plein d’élégance de Zaza Desiderio sur Caravan et un de marcel Bottaro merveilleux sur There will be no love dying. Alfio nous rappelle que cette scène du théâtre antique de Vienne qui a vu défiler tant de gloire du jazz, Miles Davis, Herbie Hancock, Pat Metheny et d’autres encore, participe également de l’émotion du concert pour qui sait en saisir la poésie propre.

Un concert teinté d’émotion et d’un brin de nostalgie dans une atmosphère touchante où chacun, public compris, a joué son rôle dans un échange très fort.

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