Première voix dans le registre alto cette année, et c’est plutôt rare, première candidate qui ne joue pas la compétition à la voix la plus retentissante et à la tessiture la plus étendue vers les hautes fréquences, Justine Blue se présente en trio, formation réduite exigeante s’il en est. Pendant qu’elle assure la ligne de basse, Enzo Taguet se charge de l’accompagnement, de l’harmonisation, des cocottes, des contrechants et des chorus à la guitare, sur les cadences bien carrées de Curtis Efoua. La voix peut alors se poser, ample, chaude et très soul. L’ambiance sonne très Eighties ; le jeu en finger style une bonne vieille Telecaster et le son choisi pour le clavier n’y sont pas pour rien. A côté de textes qui ont du sens, en anglais ou en français, et de mélodies originales, Justine se prête volontiers et avec bonheur au jeu de l’improvisation, sans forcer son talent. De son expérience de chanteuse de rue, Justine tire son inspiration pour quelques titres emplis d’émotions : Falling in the street, Gold in our hands, True. Pour ce dernier, Enzo prend le bottle neck pour un duo, avec quelques unissons parfaitement raccord.
De toute évidence, Justine aime le blues, auquel Bye bye big bad blues, malgré son titre, est un vibrant hommage. Un excellent big big fat shuffle blues, propice à la divagation vocale.
Justine termine son set avec un Blues Ardéchois, en français dans le texte. Elle confiera en off qu’après le rêve américain, ses envies se tournent vers la langue de Molière.
