21/11/2023 – Lancement de la quarante troisième édition de Jazz à Vienne au Manège

21/11/2023 – Lancement de la quarante troisième édition de Jazz à Vienne au Manège

Fidèle à la ponctualité qui caractérise le festival Jazz à Vienne, à 19h30 Samuel Riblier, directeur général du festival s’installe à jardin devant une table haute, bientôt rejoint à cour par Guillaume Anger, le nouveau directeur artistique.

Samuel Riblier remercie brièvement les acteurs traditionnels puis laisse la parole à Guillaume Anger rejoint par Alexandre Clérisse qui a eu le privilège de créer l’affiche 2024 qui nous est présentée ce soir. Il nous explique qu’il l’a créée à l’ordinateur, avec un nombre limité de couleurs et des formes simples superposées qui mettent en valeur le groupe de musiciens et aboutissent à une identité colorée, positive, variée, visible de loin et précise de près.

Puis vient le programme partiel entamé par une vidéo d’Ibrahim Maalouf qui nous parle avec son enthousiasme communicatif de sa présence pour l’ouverture du festival le 27 juin 2024. Il sera là avec son nouveau projet TOMA comme Trompets of Michel Ange. Ce soir là, il accueillera huit musiciens dont quatre trompettes, et il en profitera pour promouvoir TOMA, la nouvelle trompette créée par son père, qui sera accessible à d’autres musiciens. Il y aura aussi trente musiciens du CRR (dont certains utiliseront ce modèle) et d’autres invités.

Déjà dans l’ambiance festive après ce moment, aidé de visuels projetés, Guillaume Anger déroule le programme en nous précisant que son objectif est de mettre des pays en valeur. Dès le premier jour, ce sera la Suisse avec Louis Matute.

Les premiers noms et les premières soirées (consultables sur le site du festival) nous promettent une profusion de soirées joyeuses, gaies, colorées, à l’image de l’affiche jusqu’au 12 juillet où la All Night sera un voyage entre la musique latine et l’éthiojazz. Allez consulter le site et vous serez impatients de connaître en mars prochain le reste du programme qui sera même enrichi le 16 juillet par une ultime rencontre musicale où Léon Phal précédera le groupe Vulfpeck qui compte des millions de fans et que Vienne recevra en presque exclusivité française en 2024 (seul Marciac aura aussi le bonheur de les programmer).

Après un petit entracte permettant aux spectateurs déjà conquis de commenter ces premiers noms, voici qu’arrive Ana Carla Maza qui va nous enchanter de son concert en complicité avec la dessinatrice Aude Picault qu’on ne présente plus et qui nous fera partager son talent créatif tout au long  de ce concert dessiné à l’aquarelle. Lorsque Ana Carla entre en scène avec son violoncelle, sa jupe froufroutante blanche à la forme adaptée à l’utilisation optimale de son instrument est accompagnée d’un haut doré pailleté et ses épaules dénudées mettent en valeur un épais tour de cou doré, tandis que ses chaussures aux lanières transparentes comportent un épais talon transparent qui est utile lorsqu’elle frappe le sol dans son interprétation dynamique.

Le premier morceau sera accompagné par un dessin montrant le ciel, une île verte et ses arbres verts, une silhouette allongée et quelques habitations se profilant au loin tandis qu’Ana, avec archet, chant, pizzicati, nous fait pénétrer dans son univers, avant de remercier…

Elle nous invite ensuite à un voyage en République Dominicaine, gai, enlevé tandis qu’une femme colorée aux cheveux longs joue de la trompette accompagnée de silhouettes violette, avec trombone et percussions.

Quand elle nous présente Bahia, non pas celle du Brésil,  mais celle d’un quartier de La Havane à Cuba, elle nous parle alors en français et nous invite à chanter tous ensemble. Sur l’écran, se profilent à une fenêtre une enfant et sa maman dans les tons violets qui regardent le quartier coloré et reconnaissable où des oiseaux s’envolent.

Pour Astor Piazzola qu’elle a écrite, la silhouette du musicien et son bandonéon, fumant un cigare tandis que des couples s’élancent avec passion dans des couleurs bleues et parme.

Caribe célèbre la musique et la joie omniprésentes à Cuba avant de partir en Jamaïque. Ana chante en bord de scène, nous fait chanter, danse avec son violoncelle. Des évocations d’une plage avec une île et ses arbres, des tortues… puis un magnifique oiseau stylisé surplombe une violoncelliste souriante dans tes tons violets.

Quand elles nous emmène dans la Cordillère des Andes, son archet évoque l’époque précolombienne du Pérou, célébration de la joie et des ancêtres, lent, lancinant tandis que nous est offert une représentation verte d’une montagne gravie par une troupe joyeuse de musiciens et danseurs violets avec leurs animaux devant un ciel bleu.

Pour Guanabacoa, on aperçoit une silhouette de grand-mère, les mains sur les hanches, une petite fille à la fenêtre à l’étage qui admirent les « rumbas » omniprésentes au quotidien. Pour une cumbia de Colombie, l’archet d’Ana puis ses doigts seuls nous entraînent encore tandis que se dessine devant un ciel bleu une violoncelliste, l’instrument dans le dos, qui parcourt une planète verte. Le public chante à son initiative, elle fait applaudir Aude.

La liberté, le féminisme, la joie, la cumbia, la samba, le tango, la rumba, la salsa… tout ce qui caractérise cette artiste sont présents dans son dernier morceau où elle parle d’amour tandis que nous est présenté, à l’ombre d’un vieil arbre jaune et rose, une  silhouette féminine qui écrit et envoie des lettres ornées de cœurs roses.

En rappel, A tomar café, son morceau emblématique où elle intercale des interventions pour remercier Jazz à Vienne, les techniciens, Aude Picault et le public qui soutient la culture, nous est illustré par une grande et belle tasse d’où s’échappe une épaisse fumée violette tandis que des consommateurs dégustent assis le leur et des clients lèvent le bras pour appeler le serveur.

Ce moment musical, gai, engagé, positif a été magnifiquement illustré par Aude Picault qui a su capter l’énergie, la joie de vivre d’Ana Carla Maza dans des aquarelles colorées, en mouvement, évocatrices.

Merci à Jazz à Vienne d’avoir illustré cette première présentation de l’édition 2024 par ce moment musical et dessiné et cette affiche présentée avec des prévisions de concert…

La couleur sera le maître-mot de ce festival : couleurs de l’affiche, couleurs des différents styles proposés, couleurs qui parlent à l’âme de ces futurs moments de jazz vivant…

 

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