Avis de Foehn sur le Marché Gare !
Ce trio porté par le vent astral se retrouve presque un an jour pour jour en décembre à performer dans la salle du Marché Gare. Mais cette fois il ne s’agit pas d’une prestation annonçant leur nouveau disque Eléments puisqu’il est sorti durant l’année 2023, mais d’assurer un showcase dans le cadre du cinquième Forum Jazz(s)Ra qui se déroule cette année à Lyon dans différents lieux emblématiques de la ville. À noter que ce showcase est accessible à la fois pour les professionnels et le grand public.
Le combo se présente comme à l’accoutumé accompagné par Malo Lacroix à la vidéo qui projette ses images sur l’écran derrière les musiciens, ce qui en fait un quasi-Quartet finalement. Christophe Walden, Cyril Billot et Kevin Borqué sont les cousins lyonnais de GoGo Penguin, même si La musique électronique est plus présente chez eux que dans l’univers de leurs confrères anglais. Le court set (cinq morceaux !), démarré à 21h se termine à 21h44 sans rappel, c’est la règle du Showcase, mais elle nous frustre au maximum tant la musique de ce groupe nous ravit les esgourdes depuis des lustres. Foehn a acquis une notoriété grandissante comme le montre leur récente tournée et leur présence dans des festivals d’importance, et leur dernier opus a reçu un bel accueil de la critique et du public. À Lyon ils prêchent en terre promise et conquise, sans vents contraires. Leur complicité sur scène est exceptionnelle et n’a d’égale que leur musicalité. Ils mélangent avec bonheur et équilibre les sonorités acoustiques et électroniques. La bourrasque Foehn amène tantôt à une intimité de jeu, tantôt à un déferlement de puissance et la batterie de Kevin Borqué orchestre ces changements avec maestria. C’est un batteur accompli (n’est-il pas la rythmique du formidable survitaminé Brass Band Monstroplantes ?!), à la fois très technique et très sensible, qui sait jouer de sa palette sonore entre l’utilisation des machines et le son brut de ses parties de batterie qu’il déploie sur l’ensemble de son kit (son travail de rimshot et de grosse caisse sont particulièrement marquants). D’ailleurs le second morceau du set qui démarre à la batterie lui permet de s’illustrer, avec sa caisse claire si détendue procurant un son grave caractéristique de son jeu, avant l’entrée caractéristique de la contrebasse et du piano dans une progression très « Gogopenguinesque » du plus bel effet ! Le dernier titre de ce court programme permettait de finir en majesté avec le titre Same Horizon lui aussi issu du récent et très réussi Eléments.
