Après Steve Coleman le nouveau jazz club des rives du Rhône accueille une autre pointure internationale du saxophone en la personne de Dmitry Baevsky. Il vient ce soir en formation minimaliste avec Clovis Nicolas à la contrebasse et Leon Parker qui remplace Jason Brown à la batterie. On ne perd pas au change. Leon Parker joue comme à son habitude d’une batterie réduite à sa plus simple expression : pas de charleston, une seule cymbale … la beauté, c’est quand il n’y a plus rien enlever.
Une salle disposée en mode « cabaret » avec des petites tables, c’est pratique pour poser ses consommations mais cela réduit d’autant la jauge. « C’est un essai » me suis-je fait expliquer.
Le club est encore en rodage et avec son brin d’humour coutumier Jean-Paul Boutellier nous explique que c’est bien l’une des premières fois qu’il présente un concert avec dix minutes de retard.
Pour entamer ce concert Dmitry lance une composition de Duke Pearson Chant. Très calme et dosée. L’intensité est vite en place et les échanges sont d’un haut niveau.
Suit Mister H, une composition de Dmitry dans l’esprit bop qu’il affectionne. Ça va vite et Clovis nous tricote un superbe solo pour finir le morceau.
Puis Leon se lance dans un surprenant scat où il mime sa propre batterie tout en reprenant Salt Peanuts, le public est désarçonné et a du mal à suivre, rare sont les spectateurs qui lui répondent. Au détour d’un autre morceau il entamera son solo par un solo de … baguettes !
On passe par une une ballade lente et chaude The sad day.
Ensuite Leon nous proposera un autre solo avec cette fois des percussions corporelles.
Passage obligé par une reprise d’un standard archi-connu Poinciana mais bien revisité par chacun des trois musiciens.
Pour finir le trio entonne A Sentimental Blues de Ray Charles, avec à la clé un nouveau beau morceau de bravoure au sax alto.
Le Quartier Latin Jazz Club prend ses marques, le public est composé d’afficionados qui sont heureux de se retrouver. Ici, pour le public, le terme « club » prend tout son sens d’autant plus que la programmation est à la hauteur de ses espérances.