Ce soir au Repère de Saint-Aupre, pour le dernier concert du festival, nous n’entendrons que des créations originales, composées par Anne Mahey*.
Dès le premier morceau, Anne à la contrebasse, est rejointe par Gaby Schenke au saxophone alto et Jean-Pierre Sarzier à la clarinette basse. Léger, intime, les onomatopées d’Anne enveloppent le chant des instruments. On ressent les vibrations dans le chœur très chaleureux des soufflants : Le thème s’achève à petits pas, dans un souffle.
Une Toupie pour un Moment d’Oubli très grave, sur un mouvement lent surprend. La clarinette et le saxophone se répondent. Quelques cris sur fond de contrebasse, puis le saxophone chante et sautille doucement. Tourne, tourne la toupie ? Tous s’éveillent. Quelques calmes chuchotis concluent le morceau. Le voyage de trois amis dans les songes …
Un morceau très intime, plein de tendresse, de badinage, mais aussi plein de plaisir pour Les Dodos d’Adèle (qui avait parfois du mal à s’endormir). Gaby au saxophone soprano cette fois, vive, emmène la mélodie.
De la dérision, de l’humour aussi dans Le pâté est épatant. Ensemble, ils s’amusent sur le chant fredonné de « pin-pon »…puis de quelques soupirs. Un jeu de saxophone déjanté parfois, sur lequel on danse, on chante, on saute, on sautille. La clarinette batifole avec la contrebasse. Le trio s’exclame dans une mélodie radieuse. Comme on est bien !
L’Homme en Noir fait référence à un tableau du musée de Voiron. La contrebasse, d’abord bien grave, s’étonne, se reprend, repart. Les soufflants lui répondent. Ensemble, ils se promènent (avec l’homme en noir ?). Tout à coup, un solo de Jean-Pierre sur une petite clarinette en bois, virevoltante comme un papillon s’envole très haut puis revient. Alors, le trio s’enflamme.
Il y aura aussi September Suite, avec Gaby à la flûte alto, Jean-Pierre à la clarinette en bois (qu’il vient de fabriquer lui-même) et Anne à la contrebasse pour un solo bien marqué. Ensemble, puissants, ils remplissent l’espace.
Attire encore l’attention, L’Incertain, lors duquel Anne chantonne bien entourée par l’ensemble. Une brève pause, puis ils s’envolent, très, très haut. Vivacité, plaisir, la contrebasse roule. Quelques murmures puis des louanges qui s’achèvent brutalement.
Anne n’a pas oublié ses années passées au conservatoire de Voiron, surtout les dernières années, lors du Covid, où il était recommandé de travailler avec les jeunes musiciens … en télétravail !
Encore beaucoup de clins d’œil, de dérision, d’humour surtout dans La Valse du Conservatoire. Rupture de rythmes, les musiciens se taquinent ; la contrebasse insiste, le saxophone prend le dessus, mais la clarinette fait ce qu’elle peut.
On rit. On fait de son mieux… FIN !
Les applaudissements crépitent !
Quelle originalité ! Quelle variété d’émotions et surtout quelle qualité d’interprétation !
Merci aux musiciens et à l’association Le Repère, dont le moteur fonctionne avec comme carburant le partage de la passion, du savoir faire, du savoir être, de la culture. ( https://www.lereperestaupre.fr/)
Du Vent dans les Cordes :
- Anne Mahey : contrebasse, chant, composition
- Jean-Pierre Sarzier : clarinette basse et autres clarinettes
- Gaby Schenke : saxophone alto, saxophone soprano, flûte et chant
*: fondatrice et ancienne directrice du Voiron Jazz Festival