30/04/2024 – FdA Quartet au Cercle Saint Irénée pour le International Jazz Day

30/04/2024 – FdA Quartet au Cercle Saint Irénée pour le International Jazz Day

Pour célébrer ce jour spécial du Jazz Day, créé par Herbie Hancock en 2011, François Dumont d’Ayot a investi avec son quartet la maison du XVIIème siècle du 32 rue des Anges, autrement dit le Cercle Saint Irénée.

Le président Marc Saillard qui nous accueille nous présente le Cercle et ses activités : boules, jeux de cartes, billard, cycle cinéma de cinq films projetés dans le jardin, ateliers « grammaire ciné » et le partenariat avec la librairie indépendante « Esperluette » toute proche qui reçoit régulièrement des auteurs.

Devant nous, le quartet s’installe, à cour Pascal Bonnet, sa basse électroacoustique et ses pédales d’effets, à côté, plus au fond Attillio Terlizzi et sa batterie, au centre Rémi Mercier et son clavier Nord Electro 5 et à jardin François Dumont d’Ayot et ses instruments fétiches, Conn-O-sax, saxello et autres saxophones, clarinette basse, flûte traversière.

Après une petite présentation claire et toujours humoristique, le quartet est prêt, dans une ambiance « néon » de couleur, obligeant la photographe du groupe à utiliser son flash. Le  Conn-O-sax sera le premier à nous faire entrer dans cet univers avec Canulart, évocation subtile du Chant des Canuts, les chorus de clavier, de sax soprano, de basse se répondant jusqu’à un solo de batterie.

Puis François introduit Les Bords du Yukundi, nouveau pays imaginaire qu’il nous invite d’ailleurs à venir découvrir le 20 août dans le cadre de « Tout l’monde dehors », mais que nous pouvons déjà appréhender grâce au chant du saxo mezzo soprano en sol, à la batterie véloce, au chant gai, foisonnant, virtuose, rapide du groupe qui nous donne envie de mieux connaître « ce pays ».

Soulages à la noire, où la clarinette basse nous évoque la musique baroque est gai, structuré, le piano semble sautiller avec virtuosité dans son écrin où la basse et la batterie se complètent, la reprise du thème par la clarinette basse finit en beauté ce morceau.

Le saxophone soprano introduit ensuite Les 6 isthms de 6 ifs, titre plus difficile à comprendre que cette musique où les chorus de la basse et du clavier qui s’approprie sa partie aiguë est très accessible. Ce long opus que François a souhaité apparenter au style « free » de Steve Lacy enchante les auditeurs par la communion des musiciens, les phrases courtes, la virtuosité, les sons aigus et presque enfantins du piano, la basse chantante et le dialogue sax-batterie.

La flûte traversière introduit Balad am Abend où plus simplement « ballade du soir » et nous entraîne dans un univers bucolique où le piano insiste, aidé par la batterie engagée et la basse chantante, on pourrait presque imaginer se trouver dans un sentier de forêt où les oiseaux émettent leurs derniers chants de la journée et où les petits mammifères rentrent dans leurs habitations…

François prend ensuite la parole pour saluer l’assistance cosmopolite ce soir : anglophones, Européens, Russe, Ukrainien… se côtoient et il nous annonce Sportsriffs Destockhouse, titre sybillin où la clarinette basse, rapide, est rejointe par le clavier tout aussi véloce et le soutien très engagé de la batterie et de la basse. Pascal nous offre ce soir un vrai moment musical bien loin du cliché habituel du bassiste simplement accompagnateur. Ce long morceau se conclut par un « barrissement » de la clarinette basse, qui nous ramène à un animal du Yukundi.

C’est au tour de la flûte traversière de s’exprimer pour Gwenzallionne flûte après une introduction basse-batterie, rejointes par le piano discret. La mélodie est joyeuse, assez lente, puis s’accélère, les sons du clavier sont très rapides, très originaux et la fin sera ralentie comme pour nous quitter en douceur.

La batterie nous annonce ensuite Lacunart, morceau chantant où le  Conn-O-sax est accompagné d’un clavier aux sons d’orgue, tout cela forme un son très swing où François fait taper le public dans ses mains… les musiciens s’amusent ainsi gaiement pour un hommage au jazz New Orleans.

Retour au Yukundi avec le long Inkhantation où le sax soprano nous invite à vénérer leur déesse, les chorus se suivent et se complètent, rapides, mystiques, et toujours virtuoses.

Quant à Silky Way, François nous précise qu’outre évoquer Lyon et sa soie, il a souhaité y associer le « Milky Way », confiserie de notre enfance… le sax soprano nous laisse ici à entendre la construction assez habituelle de ses œuvres, Rémi est toujours virtuose, Attillio s’exprime seul et François s’en approche pour une battle… avant que le quartet reprenne le thème en salsa.

Les musiciens sont présentés à nouveau, de longs applaudissements précèdent un rappel. Le Chant des Canuts sera le thème choisi. Comme pour retarder leur départ, François invite Alexandre et son sax ténor à communier avec le groupe pour un moment de partage, un temps de poésie musicale… François et Alexandre finissent tous les deux cette parenthèse positive.

Après une demande bruyante du public resté en nombre, ce sera Sanza, qui pendant presque huit minutes nous donnera une grande envie d’écouter à nouveau ce quartet. Outre une entente parfaite entre ces musiciens de grand talent, de grand engagement… le quartet a su captiver un public hétérogène et nous enchanter véritablement. L’écriture de ces morceaux par François est une réussite totale.

Excellente nouvelle : vous pourrez le retrouver dans son treizième festival « Jazz à Cours et à Jardins » (qu’il viendra présenter sur SOL fm avec Christian Ferrebœuf le lundi 20 mai à 20h30), et l’univers particulier du Yukundi nous attend le 20 août dans le cadre de « Tout l’monde dehors » !

 

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