Le public patiente devant les portes (heureusement ce soir pas de pluie) car Ana Carla Maza, arrivée en retard a désorganisé le planning habituellement très respecté du festival de Jazz dans le Bocage, comme ce fut le cas le 30 avril à Saint Genis-Laval.
Introduction en douceur par le clavier et le violoncelle à l’archet, le rythme chaud de Cuba sur le projet Caribe, bien rôdé maintenant, donne le ton de la soirée. Ana Carla remercie le public et l’organisation du festival. Belle présence sur scène, un très beau sourire et l’œil pétillant, l’énergie de la jeunesse.
L’archet saute et rebondit sur les cordes du violoncelle, sa crinière brune virevolte et sa voix claire et chaude conquiert le public. La République dominicaine, La Havane avec Bahia, le Pérou sur un hymne à la joie et à l’amour de ses ancêtres, Cuba avec sa musique omniprésente dans les rues sur Caribe, la Jamaïque sur un rythme de reggae font partie du voyage de la soirée. Une escapade avec une belle composition et interprétation féminine de la diva ; Astor Piazzola en hommage à ce grand musicien.
Marc Ayza à la batterie accompagne sans fioritures tous ces rythmes qui n’ont pas de secret pour lui. Frappe très claire et limpide sur ses percussions de la part de Sebastian Nickoll qui nous gratifie d’un beau solo lors d’une éclipse d’Ana Carla. Discrétion du saxophoniste et flûtiste Irwing Acao tout au long du concert même dans ses chorus. Belle improvisation de la part de Norman Peplow au piano qui sort du cadre un peu trop sage et plat du concert à mon goût.
Le public se plie aux volontés d’Ana Carla en chantant sur des lalala et frappant dans les mains et se lève même pour agiter les téléphones allumés à sa demande.
En rappel A Tomar Café enflamme le public.
Ana Carla Maza a fait le show, mais les amateurs de jazz afro-cubain sont restés sur leur faim.
