Tous les quatre entrent en scène, ensemble, comme ils le seront exactement ce soir.
Il a été écrit tant de textes à propos de ces artistes compositeurs, arrangeurs que je ne peux que vous dire au combien cette soirée fut intense, excellente…
L’âme de leur musique flottera haut dans le bel auditorium de la MC2 de Grenoble.
De la table d’harmonie de sa kora, Ballaké sissoko cisèle les notes, Vincent Ségal met en vibration les cordes de son violoncelle au doigt et à l’archet. De son accordéon,Vincent Peirani ouvre sa palette musicale aux couleurs du monde comme un peintre le ferait. Émile Parisien joue de son sax soprano, c’est le souffle vital d’une respiration.
Ils se présentent et jouent.
Ces musiciens sont des artistes exceptionnels, vrais et sincères.
Comme un sculpteur ôte de la matière inutile, ils nous emmèneront d’une compo de tradition mandingue à Izao, compo de Peirani pour son fils. Izao grandit, s’affine. Émile Parisien se joint à Izao, c’est beau et transcendant. Nous voyagerons avec eux vers Amenhotep.
Ils ne sont pas que des artistes exceptionnels, juste des humains qui ont plaisir à faire partager leur travail et les compositions.
Accordéon et kora, violoncelle et accordéon, que de talent, d’émotion et d’imaginaire aussi… Le public dans la salle est attentif, pas un bruit pendant qu’ils jouent, mais à chaque fin de morceau, ce sont des applaudissements à tout rompre. L’auditorium de la MC2 se prête si bien à l’excellence.
Ils joueront quelques pépites encore avec une reprise de Weather Report, Joe Zawinul, Orient Express. Après une ouverture aux cordes, go, ça pulse ! Superbe, formidable sax et violoncelle, une échappée à accordéon et sax avec Émile Parisien et sa gestuelle qui lui appartient tant. Partout autour de moi, j’entends «c’est beau c’est bon, magnifique, merci». Ils joueront aussi une reprise de Marc Perrone, griot accordéoniste.
Fabuleux et dingue comme l‘amour, ce sera aussi Esperenza, une ritournelle d’amour sublimée par le jeu de Ballaké Sissoko à la kora. Cette composition est issue de leur sublime album « Les Égarés » (2023). Le décor est simple, les lumières aussi, des arbres comme pour mieux s’égarer.
S’il existe une divinité pour la musique , elle s’est penchée vers eux et leur talent respectif est immense. C’est déjà le temps de la dernière composition et du rappel aussi. Merci aux Egarés, Sissoko, Segal, Peirani, Parisien de nous perdre dans leur monde…
Ballaké sissoko: kora ; Emile Parisien: sax soprano ;Vincent Peirani: accordéon ; Vincent Segal: violoncelle
