Les claviers de Hania Rani sont en fond de scène, dans un clair-obscur volontaire, scénographique.
Elle entre sur scène, s’installe sur une intro électro, de l’écho sur sa voix claire et du sample.
Pianiste expérimentale, elle joue tantôt de dos, tantôt de profil et chante sa musique dans le décor minimaliste d’un rideau évanescent en lumière bleutée, et juste un court chemin de simples lumières blanches en éclairage.
Rien n’est figé dans la recherche graphique du décor, des formes lumineuses sur le fond de scène accompagnent les mouvements de Hania Rani et son jeu musical. Elle bouge devant ses claviers. Se mouvoir ainsi fait partie de son art, un hypnotique langage corporel.
Il y a aussi la contrebasse légère, décalée, futuriste de Ziemowit Klimek.
Il joue le plus souvent sans archet, du bout de ses doigts agiles. Ziemowit Klimek crée également des nappes sur son Moog.
Dans une transe onirique, Hania Rani joue sur ses claviers ses compositions, Hello, Dancing with ghosts… Avec le jeu du contrebassiste, c’est un chant hypnotique et des samplers pour une traversée vers des rivages lointains nus et découverts, une intimité poétique.
Les spectateurs bougent et se déplacent et ce mouvement fait partie aussi du concert.
Hania Rani, c’est une musique concrète et maîtrisée et aussi une superbe liberté.
Elle a des admirateurs et, ma foi, son show est hors norme. Laissez-vous surprendre.