« Ladies & Gentlemen »
En 2018 lors de son précédent passage au Théâtre Antique, Rhoda Scott avait soufflé sur scène ses quatre-vingt bougies à la fin de son concert à la tête de ses Ladies ; elle nous revient cette année toujours décidée et souriante à la tête d’une nouvelle formation enrichie de nouvelles Ladies du côté des saxophones (Celine Bonacina et Jeanne Michard) et surtout de trois gentlemen aux voix remarquables : Hugh Coltman, David Linx et Emmanuel Pi Djob (chant et guitare pour ce dernier)
Le concert commence par un instrumental des Ladies All-stars City of the rising sun superbement arrangé par Lisa Cat-Berro pour permettre à toutes ses partenaires de se mettre en valeur. Le ton est donné, le public déjà conquis pour saluer chaque chorus des meilleures souffleuses de la scène jazz hexagonale, avec une mention particulière ici à la trompette d’Airelle Besson et au sax alto de Géraldine Laurent. Pour accueillir les chanteurs, le Ladies All-stars se réduit au quartet initial de la formation tel qu’il s’était constitué à Jazz à Vienne en 2004 autour de Rhoda Scott avec Julie Saury à la batterie, Sophie Alour (sax ténor) et Lisa Cat-Bero (sax alto). Hugh Coltman ouvre la séquence crooners avec un éblouissant Stardust qui réjouit Rhoda Scott. Débarquant sur scène avec guitare et tenue africaine, le Camerounais Emmanuel Pi Djob interprète Lady called mother et séduit rapidement avec son imposante voix gospel-soul bien mise en valeur par les volutes d’orgue. Très à l’aise sur cette scène qu’il occupe totalement en cherchant la complicité avec chacune des quatre musiciennes, David Linx transcende littéralement son Childhood une composition de son album Rock my boat (2011) sur lequel il avait choisi de faire appel à… Rhoda Scott.
Retour du Ladies All Stars au grand complet pour deux instrumentaux qui servent alternativement d’écrins à de superbes chorus de chaque musicienne, à commencer par Rhoda en personne sur MD Blues. Sur I Wanna Move, une composition de Sophie Alour, c’est au tour des deux batteuses de se mettre en avant dans une battle sororicide où chacune met en évidence ses qualités, la délicatesse pour Julie Saury et la force de frappe pour Anne Paceo.
Nouvelle apparition des chanteurs pour à nouveau un morceau chacun : d’abord Hugh Coltman pour une reprise d’ Elvis Presley One light of sin, taillée ici pour le velours de sa voix. Retour de David Linx pour le standard I’ve got the world on a string sur lequel il place de délicieux scats, toujours sa spécialité. On termine debout avec l’afrobeat de Fela Kuti, Lady repris par Emmanuel Pi Djob et sa guitare qui fait irrésistiblement monter l’ambiance dans les gradins.
Quand Rhoda Scott se lève pour venir saluer le théâtre, le public en redemande et impose un rappel qui se fera sous forme d’un medley gospel où les chanteurs entraineront le public vers une reprise de Oh Happy Day enchainé avec le Happy de Pharrell Williams pour que la fête soit totale.
Ce concert restera comme un temps fort de l’édition Jazz à Vienne 2024.
Line-Up :
- Rhoda Scott: orgue Hammond B3
- Sophie Alour: sax ténor
- Lisa Cat-Berro : sax alto
- Julie Saury: batterie
- Géraldine Laurent: sax alto
- Jeanne Michard: sax ténor
- Céline Bonacina: sax baryton
- Airelle Besson: trompette
- Anne Paceo: batterie
- Hugh Coltman: voix
- David Linx: voix
- Emmanuel Pi Djob: voix, guitare