Ouverture du petit cycle de conférences proposé par Nicolas Béniès dans le cadre du Crest Jazz. Comme chaque année cela commence par la projection d’un film qui illustre son propos. Aujourd’hui c’est donc « Stormy Weather », film sorti en 1943 réalisé par Andrew L. Stone. “Ce film n’est pas un film, c’est autre chose , c’est un développement des différentes facettes de la société américaine “ nous explique Nicolas
Projeté à Paris dès juillet 1946 sous le nom étrange de « La symphonie magique”, ce film participe de la joie retrouvée, le nazisme est un odieux souvenir et toute l’Europe danse.
Ce sera le dernier film de l’acteur Bill Robinson né en 1878, plus qu’un danseur de claquettes c’est avant tout un « sandman ».
1943 se situe dans une période charnière importante dans l’histoire américaine, Pearl Harbor est passé par là, les USA sont en guerre, le président Franklin Delano Roosevelt a besoin de renforcer la nation US et de faire barrage au nazisme … en dépit de l’opinion des “bien-pensants” de l’époque qui avaient des tentations fascisantes.
Franklin Delano Roosevelt via la Bibliothèque du Congrès va missionner Alan Lomax en 1939 pour recenser les origines des musiques américaines et du jazz en particulier. Lomax arpentera les USA pour montrer la multiplicité et l’unicité de cette nation en développement.
C’est en 1943 qu’a lieu la création au Carnegie Hall de « Black Brown and Beige » de Duke Ellington, œuvre majeure en faveur de l’égalité au sens large, des sexes, des couleurs…
Dans les premières scènes du film on voit le retour de James Reese Europe sur le sol américain. Celui qui a “inventé “ le jazz avec ses soldats noirs en France et en Europe revient au pays. Tout un symbole.
Ce film est à la gloire des stars noires de l’époque en particulier la superbe Lena Horn, solaire, Cab Calloway, Bill Robinson et surtout les Nicholas Brothers qui nous offrent vers la fin du film un numéro de claquettes et de danse encore pas égalé.
C’était l’époque où l’Amérique dansait et allait donner le la au reste du monde